Sorties : films d'art et essai

"Un hiver à Yanji" du réalisateur singapourien Anthony Chen raconte l’histoire de trois jeunes gens mis en scène dans un très beau film tout en nuances. Anthony Chen nous y invite à réfléchir et montre qu'il est permis de croire en l'avenir malgré la désillusion d'une partie de la jeunesse chinoise.

"How to have sex", film de la primo réalisatrice britannique Molly Manning Walker est une œuvre hautement recommandable dont le sujet est la question du consentement à travers la première expérience sexuelle d'une jeune fille. Honoré du prix « Un certain regard » au dernier Festival de Cannes, ce long-métrage offre un apport précieux sur un sujet brulant d’actualité.

La vie de Stefan, un jeune lycéen de Belgrade, vient à basculer au cours des manifestations étudiantes de 1996 contre Slobodan Milosevic. En effet celui-ci est tiraillé entre ses convictions démocratiques et l’amour qu’il porte à sa mère, porte parole du parti au pouvoir. Le réalisateur serbe Vladimir Perišić nous présente avec "Lost country" un film édifiant sur un sujet universel.

Suivant une démonstration froide et implacable, le film "Club Zéro" de la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner critique le comportement sectaire, capable de perturber puis d’endoctriner des personnes fragiles. Un film que l'on peut estimer cynique, mais qui à nos yeux revêt la forme d'une fable contre les excès en tout genre.

Dans "Déserts", Faouzi Bensaïdi récupère les codes du western et du road-movie pour proposer une œuvre originale et passionnante, un film qui, malgré une féroce critique sociale, laisse la place à une solidarité retrouvée et une entraide redevenue possible malgré nos déserts, tant intérieurs qu'extérieurs.

Le réalisateur brésilien Aly Muritiba signe avec Le champ des possibles un film qui rend compte de l’homophobie très présente dans la société brésilienne. Cette très belle histoire d'amour a reçu le Prix du public à la Mostra de Venise en 2021, et a été le représentant du Brésil aux Oscars 2022 pour le meilleur film étranger.

"Vera" de Tizza Covi et Rainer Frimmel met en scène la quête d'émancipation de Vera Gemma dont le statut de "fille de" pèse sur les épaules. Un film touchant sur un personnage hors du commun qui a trop longtemps laissé les autres décider pour elle-même.

Pour son nouveau film, Nuri Bilge Ceylan (Palme d'Or à Cannes pour Winter Sleep en 2014) signe une œuvre inconfortable et ambiguë, un conte moral pris dans les griffes d'un hiver qui glace jusqu'au cœur des êtres, saisis dans leurs petites mesquineries dont ils semblent ne jamais vouloir se dépêtrer. Merve Dizdar a remporté le Prix d'interprétation féminine au festival de Cannes 2023.

Après "De toutes mes forces" le réalisateur Chad Chenouga nous offre de nouveau un très beau film : "Le principal". La parfaite interprétation de Roschdy Zem dans le rôle titre permet de dévoiler au spectateur une fine étude de caractère.

Malavida propose à partir du 10 mai la seconde partie du cycle de la rétrospective « Louis Malle gentleman provocateur ». Nous avons choisi de revenir sur Au revoir les enfants (1987), Lion d’or à Venise, prix Louis Delluc, et multiprimé aux Oscars, qui relate des faits inspirés par la vie de son réalisateur.

Kelly Reichardt nous offre avec Showing up un nouveau film magnifique. Avec le portrait de Lizzy, la réalisatrice américaine nous donne à voir une semaine de la vie d'une artiste "ordinaire".

Adaptation du roman de Vasco Pratolini Cronache di poveri amanti publié en 1947, La chronique des pauvres amants du cinéaste italien injustement oublié Carlo Lizzani est un récit choral qui relate la montée du fascisme en Italie dans les années 1920.

Adapté du récit éponyme de Robert Linhart, "L’Établi", de Mathias Gokalp, raconte l’histoire d’un militant d'extrême gauche, qui choisit d’échanger un poste de maître-assistant à l’université contre une place d'ouvrier dans une usine Citroën, pour participer à la lutte ouvrière de l’intérieur.

C'est le moment de foutre le camp. C'est en tout cas ce que décide un beau week-end Mathieu (Jérémie Rénier), après une semaine difficile, dans le nouveau film de François Pirot "Ailleurs si j'y suis". Allez-vous l’accompagner ?

Natif de Bogota, le primo-réalisateur colombien Fabian Hernandez signe avec "Un varon" un film très personnel. Dans ce long-métrage authentique, sensible et touchant, un jeune adolescent de seize ans se débat dans un milieu qui veut lui imposer des codes qu’il ne souhaite pas partager.

Datant de 1964 et disponible en salle en version restaurée, le long-métrage "Un homme comme tant d'autres" signé par le cinéaste américain Michael Roemer, est l’un des premiers à montrer de façon directe la condition de vie des Afro-Américains. Le cinéaste brosse ici un portrait nuancé et authentique d’un homme luttant simplement pour sa dignité et le bonheur des siens.

En adaptant librement le mythe d’Œdipe dans son dernier film "Music", la réalisatrice Angela Schanelec nous offre un long-métrage singulier et déroutant qui questionne la part d’inconscient et de non-dit qui se joue derrière toute tragédie comme derrière toute existence humaine.

Considérée comme la plus grande réalisatrice Bulgare, Binka Zhelyazkova n’avait pourtant pas été jusqu’à présent distribuée en salle en France. Ce manquement va être réparé grâce au distributeur Malavida qui sort le 8 mars deux de ses films dans la première partie d’une rétrospective qui lui est consacrée : "Le ballon attaché" (1967) et "Nous étions jeunes" (1961). Nous vous proposons ici la critique de ce dernier film.

"Nayola" est un film intense, magnifique dans sa réalisation, et d’une grande originalité dans son traitement. José Miguel Robeiro situe l’action de son film d’animation en Angola, entre 1995 et 2011, nous présentant la vie de plusieurs femmes d’une même famille, mais de générations différentes. On découvrira ainsi les aspirations et engagements de Lelena, la grand-mère, Nayola, la mère, et Yara, la petite-fille.

Teona Strugar Mitevska, la réalisatrice du remarquable "Dieu existe son nom est Petrunya", livre avec L’homme le plus heureux du monde une nouvelle œuvre dramatique mettant ici en scène une société bosniaque qui n’arrive pas à se détacher de sa tragique histoire.