Sorties : choix de la rédaction

Avec "La Chimère", Alice Rohrwacher livre une œuvre somptueuse animée par la flamme de la rébellion et le désir de réunir le sacré et le profane, la mort et la vie, le passé et le présent. Ode à la lumière de la Toscane et aux visages des femmes, entre extase et mystère, et porté par le talent de Josh O’Connor, le dernier film d'Alice Rohrwacher est tout simplement fascinant.

Le nouveau long-métrage de Bertrand Mandico, "Conann", est qualifié dans le film lui-même de "amoral et de bon goût". Le cinéaste, se positionnant en réalisateur provocateur, prend plaisir une fois de plus à subvertir les codes cinématographiques pour mieux briser tous les tabous. Un film qui n'est pas destiné à tous les regards, mais qui, nous n'en doutons pas, ravira ses fervents admirateurs.

"Mars Express" est un polar cyberpunk d’animation destiné aux adultes et signé par Jérémie Périn. Précédemment aux commandes de la saison 1 de la série "Lastman", il a repris une partie de son équipe pour fabriquer cette nouvelle réalisation.

Le nouveau documentaire de Barbet Schroeder est un film vivant, fascinant, éblouissant, passionnant. C'est une œuvre qui rendra amoureux de la peinture même les plus réticents grâce à son sujet : le peintre des falaises Ricardo Cavallo qui nous entraine à sa suite dans une éblouissante démonstration de l'art de la peinture. À voir absolument.

Premier film soudanais à entrer dans la sélection officielle de Cannes, "Goodbye Julia" de Mohamed Kordofani mérite amplement qu’on le découvre en salle. En effet, le réalisateur signe ici un film féministe en dressant le portrait de deux femmes que tout oppose, mais qui ont chacune la volonté de prendre leur destin en main.

Dans "Le théorème de Marguerite", la réalisatrice Anna Novion dresse le portrait saisissant d'une brillante mathématicienne dont les certitudes vont s’effondrer du jour au lendemain suite à une erreur de raisonnement dans la thèse qu'elle propose. Incarné magnifiquement par Ella Rumpf (l'Alexia de "Grave"), Marguerite doit alors changer son point de vue sur le monde qui l'entoure. Un film qui fait aimer les maths même à celles et ceux qui les détestent.

Adaptation de la nouvelle "La Famille du Vourdalak" d’Alekseï Tolstoï, le premier film d’Adrien Beau fleure bon la série B et le cinéma fantastique des années 70. Cependant, le réalisateur nous propose ici un retournement de la figure classique du vampire : de dandy romantique et maudit, le Vourdalak n’est plus qu’un ignoble paysan décharné, parti faire la guerre aux pilleurs pour revenir atteint d’un mal étrange dont ses proches, pourtant avertis, auront du mal à accepter la réalité.

"Une femme sur le toit" de la réalisatrice polonaise Anna Jadowska est un film très émouvant qui dresse le portrait d'une femme qui a perdu ses repères, empêtrée dans une histoire dont elle ne sait pas se sortir. La cinéaste nous présente un personnage presque fantomatique dans un monde où les couleurs délavées de la photographie accentuent encore sa désorientation.

En nous proposant un film de genre comme deuxième long-métrage, Thomas Cailley (le réalisateur de « Les combattants ») aborde intelligemment la fin de l'humanité telle que nous l'avons connue jusqu'à présent. « Le règne animal » offre en effet à ses spectateurs une nouvelle manière d’aborder notre condition terrestre et réinterroge notre rapport au vivant. Avec Romain Duris, Paul Kircher et Adèle Exarchopoulos.

"Le procès Goldman" de Cédric Kahn est un film fascinant qui met en scène les doutes qui traversèrent l’opinion et la Cour de justice au moment du procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche fourvoyé dans le banditisme, et dont les péripéties passionnèrent les Français, la classe politique, et les médias de l’époque. Avec Arieh Worthalter dans le rôle principal.

"Les Feuilles Mortes" d'Aki Kaurismäki est une histoire d’amour d’une simplicité désarmante entre Ansa, une employée exploitée, et Holappla, un ouvrier alcoolique. Le morne quotidien des personnages finit par ressembler à un conte de fées.

Le nouveau film de Michel Gondry est une comédie qui apporte un souffle d’air frais au cinéma. À la fois poétique, angoissé et didactique, cet auto-portrait burlesque est bien à l'image de son auteur. Porté par des acteurs renommés, Pierre Niney, Blanche Gardin, Frankie Wallach, Françoise Lebrun, "Le livre des solutions" est à découvrir sans tarder.

Après "Ondine", le réalisateur germanique Christian Petzold nous propose encore un très beau film sur les sentiments avec son nouvel opus : "Le ciel rouge".

Suivant deux jeunes sages-femmes avec sa caméra, Léa Fehner réussit dans sa dernière fiction à dresser un état des lieux quasi complet des difficultés qui résultent d’une politique de rentabilité toujours en cours. Un constat terrible mais un film néanmoins touchant, profondément humain, et qui sait aussi être drôle dans la description des situations. À voir absolument.

Le quatrième film de Justine Triet, Anatomie d’une Chute, se distingue comme la Palme d’Or la plus captivante de ces dernières années. Ce long-métrage raconte l’histoire de Sandra (Sandra Hüller), auteure à succès, vivant avec son mari Samuel (Samuel Theis) et leur fils mal-voyant, Daniel. Mais un jour, l’enfant butte contre le cadavre de son père, qui semble avoir chuté d’une fenêtre ou d’un balcon.

"Quand les vagues se retirent", du réalisateur Philippin Lav Diaz, est un film noir et halluciné, de plus de trois heures. Ce long-métrage radical, puissamment politique et visuellement sidérant, constitue pourtant l’un des films les plus accessibles de Lav Diaz et offre l’une des expériences filmiques les plus terrassantes de l’année.

Cela fait longtemps qu’on considère Hong Sangsoo comme un maître de l’épure. Que dire alors de "De nos jours"…, où le cinéaste n’a jamais atteint un tel dépouillement zen ? Avec cette énième variation autour des fils invisibles qui relient nos vies, le maître coréen nous invite encore une fois à nous débarrasser de l'inutile, pour atteindre un peu de sincérité et de quiétude.

En mettant en scène son personnage principal à travers une page méconnue de l'histoire du Parti communiste italien, le cinéaste Nanni Moretti signe avec "Vers un avenir radieux" un véritable hymne à la légèreté. Ce film est à la fois juste et émouvant, malgré le temps qui passe et l'éloignement des idéaux politiques et sociaux auxquels il aspire.

Le cinéaste Wes Andreson s'attaque dans son nouveau film "Asteroid city" à l’Amérique et ses mythes, offrant un véritable hommage à la culture populaire des années 50 ainsi qu'à l'Actors Studio et aux pièces de Sam Shepard. Par une sublime mise en abyme, Anderson s’interroge sur l’acte de création, et tout ce qui le relie à la réalité.

Fifi de Jeanne Aslan et Paul Saintillian est un film délicat, sensible et drôle, porté par le jeu tout en finesse des deux acteurs principaux Céleste Brunnquel et Quentin Dolmaire. À ne pas rater.