Les distributeurs DHR-À vif cinéma et Aktis Cinéma proposent à l’espace Saint-Michel à Paris puis en tournée régionale à partir du 10 janvier deux films documentaires autour des questions agricoles et plus généralement du respect dû au vivant et à notre environnement.

Ces deux films complémentaires ont été réalisé par deux cinéastes passés par l’ENSAV, l’école de cinéma de Toulouse. Guy Chapouillé, qui a réalisé Prendre soin de la terre, en est le fondateur, et Jean Samouillan, le réalisateur de La réponse des bergers, en a été un des piliers de l'équipe pédagogique.

Les deux documentaires mettent en avant des acteurs du monde agricole qui témoignent de la façon dont ils rompent avec le modèle productiviste de l’agriculture intensive qui contraint et exploite le vivant, et au contraire comment ils nouent une relation saine à la nature.

Jean Samouillan, dans La réponse des bergers, s’invite chez des éleveurs caprins, Paulo et Martine Garcia, découvrant la ferme-ressource où le couple accueille de nombreux stagiaires et apprentis. La caméra suit ensuite la transhumance des bêtes, rejoignant d’autres troupeaux de chèvres pour un estive à Luzurs, où nous partageons le quotidien des hommes et des bêtes et prenons connaissance de l’histoire de la fromagerie qui y a été édifiée.

C’est dans le magnifique décor des Pyrénées ariègeoise que le réalisateur filme ses protagonistes, hommes et bêtes, n’hésitant pas à utiliser de superbes plans de drone pour nous offrir les meilleures images. Film très didactique, nous savons à chaque intervention qui parle et dans quel cadre, et nous apprenons (presque) tout de la fabrication des fromages de chèvre, frais ou en tomme.

En plus du couple, nous faisons la connaissance de leur fils et de sa compagne qui viennent les remplacer pendant leurs courtes vacances, et, lors de la transhumance, d’autres éleveurs, bergers et fromagers, ainsi que des artisans qui participent à la construction d’une nouvelle fromagerie.

Mais tout n’est pas forcément rose pour ces éleveurs militants. La vie en collectivité nécessite une bonne entente et beaucoup d’organisation, surtout lorsque la fromagerie se heurte à des soucis administratifs ubuesques qui auraient pu en décourager un grand nombre. Mais tous feront face à l’adversité, se mobilisant pour s’adapter à la nouvelle donne.

Mais c’est aussi et surtout un film qui donne du sens à l’activité de ces éleveurs, respectueux de la nature et de leurs bêtes. Les interviewés ont choisi de s’occuper des chèvres par l’envie de vivre une vie riche, respectueuse du vivant et de la planète. Venus d’origines très diverses, géographiquement et socialement parlant, ceux qui parlent face à la caméra veulent tous partager le bonheur d’une vie, certes dure par ses conditions, les bêtes exigeant des soins quotidiens, mais si enrichissante en ce qui concerne les relations au monde.

Certains diront qu’on ne nourrit pas la planète avec une telle agriculture, mais nous constatons surtout que, grâce à ces personnes respectueuses de leur environnement, nous l’entretenons et nous la réparons au lieu de l’épuiser.

Un très beau film à tous point de vue que je recommande chaudement à tous.

La bande-annonce :

Prendre soin de la terre captive son spectateur par des interviews captivantes de personnes impliquées à différents titres dans le monde agricole.

Nous rencontrons ainsi Elian, Yannick, Nadège, Bernard, Suzanne, Jean-Luc, Pierrick, Sandra, qui sont agriculteurs, vignerons, éleveurs, woofers, ou simples consommateurs, dont on sent en permanence l’engagement pour une agriculture respectueuse de l’environnement et dont le désir commun est de produire sainement et consommer des produits de qualité.

Certaines images sont marquantes. Par exemple lorsque Sandra se penche sur la cuve de lait pour aller y puiser le fromage en train de cailler, afin de fabriquer ses meules de Beaufort, on reste en admiration devant la technique utilisée et l’habileté de sa mise en œuvre.

Si au visionnage du documentaire Prendre soin de la terre, on pourrait regretter entre autre des choix de montage parfois un peu déroutants, et l’absence de repères, on n’est pas toujours informé du nom des intervenants et dans quelle région ils exercent, ce film est néanmoins passionnant par la richesse et la qualité des interviews de ces passionnés, et vaut largement la peine d’être vu.

Laurent Schérer

La bande-annonce :