UNE SALLE DE CINÉMA VIRTUELLE, QU'EST-CE QUE C'EST ?

C’est simple, c’est comme si vous alliez au ciné, mais vous restez chez vous. Le fonctionnement de cette salle de cinéma virtuelle repose sur les principes suivants :

- Les séances sont retransmises en direct, et ne sont plus accessibles à l’issue de la retransmission. (Il y a une heure de début séance, comme en salle.)

- L’accès à la salle de cinéma virtuelle est géolocalisé, seules les personnes situées dans un périmètre variant de 5 à 50 kms autour du bâtiment du cinéma peuvent y accéder.

- La programmation est faite par les exploitants de cinéma et les recettes sont partagées entre exploitant, distributeur et le site hébergeant la salle virtuelle.

- De nouveaux films sont programmés chaque mercredi.

- Pour connaître les lieux et horaires des séances, c'est ici : https://www.25eheure.com/

Nous vous proposons donc aujourd'hui dans votre salle de cinéma virtuelle le film inédit : Mon nom est Clitoris . Ce film sera ensuite disponible dans les salles dès le 22 juin.

La critique :

Le documentaire Mon nom est Clitoris consiste en l’interview de plusieurs jeunes femmes, qui racontent devant la caméra à des réalisatrices aussi jeunes qu’elles, quand et comment elles ont pris conscience de la présence dans leur corps de leur clitoris, cet organe de la jouissance féminine. Sans tabou, le film démonte les clichés que peuvent véhiculer les discours machistes sur la sexualité féminine, et permet aux femmes de se considérer « normales » quand elles utilisent un organe que la nature leur a attribué.

Par le biais de ce film féministe et militant, les réalisatrices Lisa Billuart Monet et Daphné Leblond cherchent à lever la censure, ou au mieux la méconnaissance, qui entoure cet organe et d’une façon plus générale le plaisir féminin auquel il est lié. Elles s’interrogent tout autant sur un vocabulaire imposé par une norme masculine (que signifie « préliminaires » ?) que sur l’ignorance historique de l’anatomie des femmes qui persiste encore aujourd’hui.

Pour elles, cacher le clitoris, c’est nier l’existence d’une sexualité féminine.

Filmé plus sous la forme d’un échange de paroles que dans le cadre formel de l’interview, les discussions ont lieu dans la chambre des questionnées, laissant apparaître les réalisatrices à l’image. Cela permet d’une part de renforcer la valeur des témoignages, mais aussi de leur donner un ton plus personnel, ce cadre gommant l’effet « expert » que peuvent prendre parfois certaines interviews. Les personnes interrogées n’apparaissent pas alors comme représentantes d’une cause mais comme l’échantillonnage d’une partie majoritaire de la population, celles des femmes, qui est en droit de revendiquer un espace entre la prude et la pute.

Laurent Schérer

La bande-annonce :