Je suis un grand fan d’Alex De la Iglesia, réalisateur émérite du cinéma espagnol, que je suis depuis ses débuts dans le métier avec Action mutante et l’irrévérencieux El día de la bestia. Le style de La Iglesia est un cinéma délirant et sarcastique porté une réalisation virtuose, un sens visuel unique hérité entre autres de son passé de dessinateur de bande dessinée et de directeur artistique. Les 30 pièces qui donnent le titre de la série correspondent à la monnaie remise à Judas pour avoir vendu Jésus.

Quand le programme commence, nous suivons les pas de Padre Manuel Vergara. Le religieux vient d’arriver dans une petite commune perdue d’Espagne pour ce faire oublier après un exorciste qui s’est mal passé. Au même moment, d’étranges évènements ont lieu dans la petite cité. Alex De la Iglesia nous offre comme à l’accoutumée une œuvre riche à la profondeur insoupçonnée. Une série d’une grande richesse maniant les mythes avec une extrême facilité qui est également le reflet d’un pays perdu entre un capitalisme galopant et un passé douloureux qui revient sans cesse hanter ses habitants.

Comme souvent chez De la Iglesia, 30 monedas est une oeuvre pop où le spectateur prend son pied avec un prêtre brandissant deux armes et s’avançant au ralenti. C’est un spectacle d’une grande générosité à l’inventivité folle. L’une des meilleures séries actuelles !