Élève au Conservatoire de Genève, Dominique Reymond a ensuite pour professeur à Chaillot Antoine Vitez. Cette grande actrice de théâtre — qui travaille avec Sobel, Grüber ou encore Lassalle — fait sa première apparition à l'écran en 1984 dans « Pinot simple flic », puis on l'aperçoit chez Dupeyron, Chabrol et Garrel (« La Naissance de l'amour » en 1993). Mais les spectateurs ne la découvrent véritablement qu'en 1996 : dans « Y aura-t-il de la neige à Noël ? », conte de fées d'hiver en milieu rural signé Sandrine Veysset, elle campe avec délicatesse une mère-courage douce et bienveillante, prestation qui lui vaut un Prix d'interprétation au Festival du film de Paris. Avec sa voix grave et son allure élégante, Dominique Reymond s'impose bientôt comme une comédienne aussi discrète que précieuse. Si on lui confie souvent des rôles de mère (« Sade », « Presque rien »), l'actrice n'hésite pas à prendre part à des œuvres dérangeantes, comme « Dans ma peau » de Marina De Van, le quasi-expérimental « Process » ou encore « Ma mère », adaptation de Bataille par Christophe Honoré. En l'engageant à deux reprises, Olivier Assayas lui permet de dévoiler l'étendue de son talent : sœur du Pasteur Berling dans le film d'époque « Les Destinées sentimentales », elle se transforme en executive woman glaciale dans le thriller hi-tech « Demonlover ». Épouse de l'infidèle Jacques Perrin dans « L'Enfer » de Danis Tanovic (2005), elle retrouve ensuite Sandrine Veysset (« Il sera une fois »), près de dix ans après « Y aura-t-il de la neige a Noël ? ».
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