Hitcher, c’est la peur de l’inconnu, de l’intrusion dans votre vie bien rangée de cet homme ou de cette femme que vous rencontrez par hasard et qui va vous faire plonger dans l’abîme. Et quelle plus belle manière d’incarner cette angoisse à l’écran que la figure de l’auto-stoppeur que vous faites rentrer dans votre voiture et dont vous ne savez rien. Imaginez alors cette situation sur les routes désertiques des USA où vous ne trouvez pas la moindre trace de civilisation.

En s’appuyant sur cette idée toute simple d’un autostoppeur psychopathe qui joue au chat à la souris avec les conducteurs qui l’accueillent dans leur véhicule, le film va s’inspirer de l’esthétique du western avec un désert à perte de vue pour mettre en scène la perte de l’innocence et le retour à la sauvagerie de notre jeune héros. Servi par un scope (en réalité un 2.35:1 qui utilise le principe de l’anamorphose) et une mise en scène sans fioriture, le film s’appuie sur le charisme d’un Rutger Hauer absolument glaçant en ange de la mort qui montre que les lois de notre monde civilisé disparaissent quand il s’agit de survie. Hitcher est une série B parfaite signée par réalisateur en état de grâce qui se fourvoiera ensuite dans des films avec Jean-Claude Van Damme comme Cavale sans issue.

Un film avec un tueur sadique beaucoup plus recommandable que les Vendredi 13 et autre Scream  !

Mad Will