« L’école est l’un des derniers remparts au déterminisme social », déclare dans une interview Sara Forestier, dont on sait pour l’avoir découverte dans L’Esquive qu’elle en sait particulièrement quelque chose. C’est bien de cet enjeu crucial que traite Primaire, qui met bien en scène la douloureuse dissonance cognitive à laquelle sont confrontés les enseignants, dont le feu sacré est l’égalité et qui se confrontent tous les jours à l’impitoyable constat que l’école est aussi le lieu de la reproduction sociale, dont ils sont donc les complices involontaires. Alors, quand Sara Forestier, avec une authenticité bouleversante, confie à ses élèves : « Le monde est beau mais il n’est pas juste », elle résume si bien toute la tragédie du monde social que l’émotion nous submerge. On a alors la conviction que le film est justifié, et la confirmation que Sara Forestier est une très grande actrice.

F.L.