A la mort de sa maman, le jeune Icare – dit « Courgette » pour les intimes – est placé par Raymond, un gentil flic, dans un foyer où l’on veille à ce que les enfants perdus grandissent sans trop se brûler les ailes. Il y découvre les joies et les peines de la vie collective. Son cœur chavire le jour où il croise les grands yeux perspicaces de Camille.

A la fois lucide et tendre, Ma vie de courgette aborde de nombreux thèmes graves à l’intérieur d’une histoire positive, bourrée de clins d’œil humoristiques. Céline Sciamma, qui signe le scénario, réussit ainsi la gageure d’évoquer la tristesse et la colère qui s’accumulent chez les enfants qui sont victimes de la misère sociale, et cela sans y enferrer ses personnages. Ceux-ci découvrent au fil des péripéties que la solidarité permet de triompher de l’adversité. Claude Barras transforme l’essai par la grâce de son univers chatoyant, colorisé avec beaucoup de finesse. 

F.L.