Sexcrimes ressemble beaucoup à Schowgirls dans sa façon de dynamiter un produit hollywoodien. Le réalisateur se joue des codes du thriller sexy, les poussant jusqu'à l'excès voir l'absurde. Si Verhoeven s’attaquait avec férocité au rêve américain, Sexcrimes de John McNaughton est une violente charge contre une certaine culture de la beauté dans le cinéma hollywoodien. En effet, le réalisateur montre que derrière les abdos en acier et les corps galbés se dissimule la médiocrité humaine. Retournements scénaristiques à la Scoobidoo qui montrent l’absurdité des mécaniques des thrillers, ralentis sur jeunes femmes vêtues de tee-shirts mouillés pour dénoncer une gent masculine qui n’arrive à bander que devant des images formatées et ridicules, John McNaughton dynamite la classe supérieure et interroge le spectateur sur ses fantasmes de beauté et de réussite.

Un film beaucoup plus subtil que le produit formaté souhaité par les producteurs. Une oeuvre à revoir à l’instar de Mad dog and Glory et Henry a portrait of a serial killer du même auteur.