Avec ses trois protagonistes d’une dizaine d’années, Un cheval nommé éléphant se destine plutôt aux enfants ou aux adultes ayant envie de se replonger dans un univers enfantin. En effet, ce film burlesque en diable hybride des séquences de bande dessinée animée contant les aventures d’un cheval dont le nom est « éléphant », qui par sa noirceur et ses postures rappelle Zorro, et des prises de vue réelles parsemées de gags dont l’esprit évoque les facéties d’Astérix. Au-delà de son esthétique BD, Un cheval nommé éléphant emprunte également beaucoup à l’univers du conte : ainsi, les deux frères protagonistes, le pragmatique (Joaquín Saldaña, le séducteur de l’équipe) et le fantasque (Tomás Arriaga, de grands yeux poupins à l’effet comique inépuisable), se donnent-ils pour mission d’aider une orpheline maltraitée par son père d’adoption (Ana Sofía Durand, aux mimiques narquoises fondantes). Leurs aventures se déroulent au sein d’une troupe de cirque composée d’une poignée d’artistes en tous genres qui sont autant de figures archétypales comiques dans lesquelles le frère plein d’imagination croit reconnaître les personnages de la BD qui l’absorbe. Le télescopage permanent de la fiction et de la réalité, très en phase avec la psychologie enfantine, est une vraie réussite, qui fait d’Un cheval nommé éléphant un réjouissant film d’aventures de très grande qualité à destination des 6-12 ans.

F.L.