Un vaisseau spatial s’écrase près d’une petite ville américaine bien tranquille. A son bord, une armée de clowns extraterrestres affamés. L’invasion commence.​​​​​​​

Film culte chez les cinéphiles, le visuel et le pitch fleurent bon ce que l’on appelle traditionnellement un nanar et la logique du projet est telle qu’à l’instar des spectateurs, lorsque les personnages tentent d’expliquer ce qui leur arrive, personne ne les croit. « Je vous jure, on a suivi une comète et à la place il y avait un chapiteau gardé par des clowns tueurs armés de fusil popcorn et qui emprisonnent les gens dans de la barbe papa ». Pourtant ce film qui revendique clairement son statut de « deuxième partie de programme » est fabriqué avec un véritable amour du genre et du cinéma qui transpire à chaque plan et qui en fait un film barré assez jouissif.

Une horreur décomplexée et fun dans le sens le plus noble du terme. Malgré un budget ridicule, les frères Chiodo qui sont réputés dans le milieu pour leurs effets efficaces (voir Critters entre autres…) développent bien le potentiel de leur délire. L’armée de Killer Klown lâchée dans la ville pour tout barbapapariser offre des bons moments surréalistes sur fond de rock entêtant. Le film fonctionne comme un train fantôme ou une attraction foraine puisqu’une fois qu’on a compris les enjeux on n’attend plus que les nouvelles méthodes des clowns pour agrandir leur garde-manger. Les frères Chiodo font preuve d’une imagination folle et le film regorge d’idées visuelles délirantes. Entre le chien de chasse en ballons gonflables, le fusil popcorn, les ombres chinoises agressives et une séance glauque de ventriloque on en a pour notre argent. Surtout, cet hommage aux films de seconde zone porte en lui un amour sincère pour le cinéma. Jamais cynique mais toujours généreux envers son spectateur, Les clowns tueurs venus d’ailleurs ne prend jamais son spectateur pour un con même lorsqu’il lui délivre cette dose de régression bien venue. Un classique cinéphilique à découvrir ou à revoir.

Thomas