Concernant le film, je vous invite à le découvrir par le biais de la Director's cut proposée par Le Chat qui Fume. En effet, ce montage fonctionne bien mieux que la version remontée par le studio qui rendait parfois l’histoire incompréhensible.

Au milieu des années 90, le romancier Clive Barker est encore considéré par les producteurs d’Hollywood comme bankable grâce au succès surprise de Candyman qu’il avait écrit ainsi que les deux premiers Hellraiser. Pour son nouveau long-métrage, il signe avec la MGM afin de mettre en scène un personnage récurrent de ses romans : le détective privé Harry D’Amour. Si Barker est connu pour ses épanchements gore et une certaine imagerie sadomaso, Le Maître des illusions est sans doute le plus accessible de ses films avec des séquences d’horreur moins graphiques qu’à l’accoutumée dans son cinéma.

Par rapport à ses précédents essais dans le septième art, sa mise en scène est ici plus maîtrisée. Quant à sa direction d’acteurs, rien à redire !  Il a fait de nets progrès. Scott Bakula et  Famke Janssen sont très bien dirigés et montrent toute l’étendue de leur talent. Barker que Stephen King considérait comme l’écrivain fantastique le plus doué de sa génération, pose ici un regard orignal sur la magie avec cette histoire où un détective perdra pied dans un monde où l’illusion et la réelle magie (sans trucages) se confondent. Barker ménage parfaitement ses effets de surprise et il est relativement difficile de savoir à un moment ou un autre où il nous emmène. Encore une fois, Clive prouve qu’il est capable de créer de nouvelles figures du cinéma fantastique, à une époque où les auteurs du genre ne font que reprendre des figures existantes.

Ce conté de fées pour adultes est tout simplement l’un des meilleurs longs-métrages fantastiques des années 90 !

Mad Will