Les deux clowns acteurs et réalisateurs Dominique Abel et Fiona Gordon, nous embarquent avec L’étoile filante dans une nouvelle histoire. Mais cette fois-ci ils innovent en s’attaquant à un genre encore pour eux inexploré : le film noir.

Comme il est annoncé sur son affiche, « un film noir en couleurs », ce métrage penche toujours vers le comique. Nos deux compères n’ont pas effectué un virage à 180 ° mais plutôt à 360°, reprenant les codes du thriller dans cette nouvelle comédie. Ce film est avant tout destiné à faire rire (et c’est réussi), même s’il prend appui sur une histoire dramatique dans le but avoué de donner plus d’épaisseur à la narration. Mais après tout, les films précédents d’Abel et Gordon n’étaient pas non plus des comédies simplettes.

Non, ce qui marque une vraie différence avec leurs films antérieurs, c’est le casting. En effet, contrairement à d’habitude, les personnages qu’ils incarnent ne font pas toute l’affiche. Dans L’étoile filante, Dominique et Fiona sont entourés d’autres personnages cruciaux, excellemment interprétés, avec une mention spéciale à la danseuse et actrice Kaori Ito absolument sublime dans son jeu et des répliques. Nous visionnons donc un film choral, dans lequel les deux clowns se retrouvent au même ordre d’importance que les autres personnages. La scène de danse finale, merveilleusement bien amenée, revêt alors toute la philosophie du film.

Quant à l’histoire elle-même elle s’ancre dans une atmosphère de lutte sociale, matinée de la recherche de vengeance de la part d’un homme (Bruno Romy) blessé dans un attentat (Il faut bien que la trame soit noire pour justifier le genre). Fiona Gordon y incarne une détective privée alcoolique, compagne de Dom, un homme dépressif (joué par Abel Gordon) et dont le couple part à vau-l’eau. Kaori Ito joue Kayuko, la patronne du bar L’étoile filante, au passé et aux relations louches, et Philippe Martz, Tim, son homme de main.

Nous ne saurons donc trop vous recommander ce film empli d’humour et d’énergie, idéal pour une bonne séance de détente assurée.

Laurent Schérer