On est toujours plus ou moins déçu par l’adaptation d’un livre de Terry Pratchett tant l’imaginaire foisonnant du bonhomme est difficilement transposable en images. Ce ne sera cependant pas le cas avec le film d’animation de Toby Genkel, Maurice ou le chat fabuleux, qui adapte Le fabuleux Maurice et ses rongeurs savants tiré de la série Les Annales du Disque-monde, où le facétieux écrivain britannique parodiait Le joueur de flute de Hamelin, des frères Grimm.

Keith, le joueur de flute, et Maurice, le chat fabuleux, accompagnés d’une troupe de rats aux noms improbables dirigés par leur leader Dark Rator, passent de ville en ville pour arnaquer de naïfs habitants en s’appuyant sur leur peur des rongeurs. Mais un jour ils arrivent dans une ville où ce scénario ne fonctionne pas. Aidés par Malicia, la fille du maire, ils devront alors affronter des dangers imprévus.

Si les personnages élaborés dans un classique rendu 3D façon Pixar ne sont pas très originaux, les décors, et en particulier la ville et la chambre de Malicia, fourmillent pour leur part de détails qui permettent à nos yeux de se retrouver dans le monde imaginé par Pratchett. Quant au scénario il est bien évidement jubilatoire, même si, comme le fait d’ailleurs remarquer Keith, Malicia peut être énervante, sa volonté d’apparaitre à la fois comme personnage et comme narratrice experte en contes l’obligeant parfois à surjouer son rôle.

Mais l’essentiel est là : une histoire dans laquelle l’impertinence des uns l’emporte sur la drôlerie des autres et inversement. De plus, le comique et l’humour savent laisser la place au suspens à des moments où l’on craint pour la vie de nos héros.

Bref, un film d’animation qui, même sans être parfait, emporte l’adhésion et fera passer à n’en pas douter un bon moment à son jeune public.

Laurent Schérer