Ernest et Célestine, Le voyage en Charabie, est une nouvelle aventure signée par Jean-Christophe Roger et Julien Chheng inspirée des albums d’Ernest et Célestine de Gabrielle Vincent. Parce que Célestine a malencontreusement cassé le violon d’Ernest, les deux compères se voient obligés de retourner dans la patrie de l’ours pour faire réparer son instrument par le luthier expert qui l’a fabriqué. Mais à l’arrivée, l’accueil que reçoit Ernest n’est pas celui attendu. En effet, depuis son départ, la musique est devenue interdite, les musiciens pourchassés et les instruments confisqués.

Comme il s’agit ici d’une histoire pour les enfants, elle se terminera comme il se doit sur une note heureuse. On assistera à la victoire de la raison et de la musique sur les tristes sires qui l’ont fait interdire et sur leurs politiques absurdes contre lesquelles on ne peut que s’indigner. Mais les plus grands feront le parallèle avec la situation malheureusement bien réelle de certains pays de notre planète, et dont on ne peut présager l’évolution.

L’histoire emplie de tolérance et de liberté est traitée avec humour et entrain, comme lorsqu’Ernest se déguise en juge et qu’il remplace sa perruque par un faubert et sa toque par une poubelle. En effet, il est question de musique, et malgré son interdiction en Charabie, la bande-son nous convie à nous balancer sur des rythmes endiablés joués par une fanfare. On soulignera les magnifiques compostions de Vincent Courtois, créateur de la musique originale du film.

Quant aux images, fidèles au rendu original des albums, elles sont encore une fois très réussies, élaborées dans leur graphisme et délicates dans leurs teintes.

Bref, ces nouvelles aventures qui célèbrent l’amitié entre le gros ours et de la petite souris, seront surement appréciées par les petits et les grands, émus par ces nouvelles péripéties et goûtant la qualité du scénario, de l’image et du son.

Laurent Schérer