Il y a deux ans de cela nous avions chroniqué un programme intitulé Le corbeau et un drôle de moineau, dans lequel apparaissait un court film d’animation Un jour, un corbeau, de Abdollah Alimorad. Nous avons le grand plaisir de découvrir aujourd’hui au cinéma un programme qui est entièrement consacré à ce cinéaste. Ces nouveaux courts sont tout aussi originaux et jubilatoires et constituent de nouveau une vraie prouesse artistique et technique.

Pourtant les trois courts qui le constituent sont de natures très différentes.

Le premier Le robot et le fermier (réalisé en 2011) joue sur la fibre cocasse en nous présentant un robot extraterrestre qui perturbera la vie d’un paysan. En plus de la technique de la stop motion commune aux trois films, celui-ci introduit dans sa réalisation quelques images de synthèse.

Le second Les oiseaux blancs (2003) joue sur une fibre plus poétique en mettant en scène des oiseaux en prise avec la pollution. Il est plus triste que les deux autres car il nous invite à la nostalgie, nous rappelant un paradis disparu depuis longtemps en raison des méfaits des activités de l’homme.

Quant au troisième Le chameau et le meunier (2022) il s’agit de l’histoire attendrissante d’un chameau qui ne veut pas se laisser remplacer par la motocyclette de son employeur pour effectuer son travail. Épisode qui, parait-il, s’inspire d’une histoire vraie. Le plus drôle des trois sans doute, tant par le scénario que par le rendu des mimiques des marionnettes, que cela soit celle du meunier ou celle du chameau, personnage absolument désopilant.

Ce qu’il ressort de ces trois films, en plus d’une fibre écologique revendiquée, c’est le besoin d’entraide, de prise en compte de l’autre et de confiance entre les différents protagonistes de ces histoires.

Pouvant être vu et commenté grâce à ses différents niveaux de lecture, ce programme d’animation constitue une sortie familiale idéale, d’abord pour passer de beaux instants au cinéma, et ensuite pour agrémenter une discussion qui s’avérera sans nul doute fournie en raison des questions que pourront susciter ces trois courts métrages.

Laurent Schérer