Âgées d’une quinzaine d’années, Nora (Maria Morera) et Libertad (Nicolle Garcia) se retrouvent à passer un été dans la même maison en Espagne sur la Costa Brava. Pour autant, elles ne viennent pas du même milieu. En effet, si Nora est la fille de bourgeois qui passent des vacances au bord de la mer, l’autre est la fille de Rosana (Carol Hurtado), une immigrée colombienne qui s’occupe entre autre de la grand-mère de Nora atteinte d’Alzheimer.

Dans ce contexte, les plus riches n’ont bien évidemment pas les mêmes préoccupations que les plus pauvres, les premiers souhaitant passer de bonnes vacances tandis que les autres désirent avant tout avoir du travail. Cependant, la différence de classe n’est pas telle qu’elle rendrait impossible une amitié entre les deux jeunes filles. Au final, celle-ci reste plausible car les riches ne sont pas ultras riches, ils sont juste à l’aise. Quant aux plus défavorisés, ils ne sont pas ultra pauvres, mais ils doivent néanmoins faire profil bas.

Ce que nous décrit la réalisatrice Clara Roquet c’est que, malgré la différence de classe, les conflits de générations sont toujours les mêmes. Les filles s’opposant à leur mère et réciproquement, chacune attendant de l’autre de l’amour, de la reconnaissance et de la confiance.

Au-delà des rapports de classe visibles par le biais d’un certain mépris de la famille bourgeoise vis-à-vis de la bonne, l’essentiel dans le film est la relation nouée entre les deux adolescentes. Libertad prendra ainsi l’ascendant sur Nora en tant qu’initiatrice, lui faisant découvrir un pan de la vie qu’elle ne soupçonnait pas. Ces deux jeunes filles ont de toute façon chacune une lutte à mener. Nora doit s’émanciper du carcan familial et Libertad souhaite revenir  en Colombie. Liées par cette amitié, elles finiront par unir leurs forces. Elles pourront ainsi grandir et progresser dans leurs projets, même si cela les conduit à prendre des chemins différents.

Laurent Schérer