Arnaud Demuynck a rassemblé sous le programme Grandir c’est chouette trois courts-métrages d’inégales longueurs dont on devine sans peine le thème commun.

Le premier, Matilda, se joue dans la semi-obscurité d’une chambre à coucher où certains objets projettent des ombres étranges. Quand Matilda comprendra d’où viennent ces formes inquiétantes, ces projections deviendront prétexte à un nouveau jeu.

Le deuxième, Les bouteilles à la mer, nous présente un petit garçon, Théo, qui écrit des messages avant de les lancer à la mer dans une bouteille. Il attend ensuite une réponse, plus ou moins patiemment. Ici, tout vient à temps à qui sait attendre.

Le dernier, Dame Saisons, est le plus long des trois puisqu’il constitue à lui seul plus de la moitié du programme. C’est un récit librement inspiré du monde des contes merveilleux. On y retrouve aussi bien des éléments du folklore russe que des éléments de notre Charles Perrault national.

En voici l’histoire : Gros pouce et Petit doigt sont deux sœurs qui vivent dans la forêt avec leur mère. Orphelines de père,  elles subsistent grâce au travail de bucheronnage que leur mère a repris. Les deux sœurs ont un caractère bien différent. Autant Petit Doigt, la plus jeune, est gentille et serviable, autant l’ainée est une chipie fainéante et égoïste. Alors quand Petit Doigt rencontre Dame Saisons, celle-ci la récompense pour son travail, son courage et sa générosité. Il n’en est pas de même bien sûr pour Gros Pouce. Mais le conte ne se termine pas là car plus qu’une leçon de morale il s’agit d’un récit d’apprentissage sur la nécessité de grandir.

Ces trois courts-métrages sont non seulement agréables à regarder, mais en plus ils accompagnent les jeunes spectateurs quant à leur possibilité d’évolution. Le monde n’est pas figé à la condition d’avoir l’envie de grandir. Ce sont donc des films à consommer sans modération à partir de quatre ans.

Laurent Schérer