En 2005, prenant place en Colombie dans un contexte politique de difficile démobilisation des forces paramilitaires colombiennes et de désarmement des FARC, Guilty men (Titre original : Pariente) de Iván D. Gaona est un excellent thriller jouant avec brio sur les nerfs du spectateur.

Willington est amoureux de Mariana qui est la petite fille d’Alfonso, un de ses compagnons d’armes. Avec Heriberto et Suetonio, ils forment tous les quatre un groupe chargé de recueillir auprès des cultivateurs et éleveurs la taxe en faveur des paramilitaires. Mais avec la dissolution des bandes armées, le fragile équilibre va être rompu, d’autant plus que René, un autre habitant du village, annonce son mariage avec Mariana.

Le scénario se déroule alors, montrant la vie de ce petit village de la montagne colombienne qui cultive maïs et canne à sucre et élève des cochons au milieu de magnifiques paysages. Entre deux conversations à propos de l’influence de la musique sur le caractère des hommes ou à propos de la qualité des bêtes de foire, Guilty men joue dans le velours, faisant planer à bon escient nombre de silences lourds de sous-entendus. Les éléments naturels, la nuit, le vent, les herbes, semblent devenir eux aussi personnages, tant les décors participent à l’angoisse générale exsudées par les plans.

Le scénario bien écrit ne laisse rien dans l’ombre et permet au spectateur de comprendre parfaitement les enjeux. Quant à la mise en scène qui fera sans doute transpirer le spectateur, elle est agrémentée par une petite pointe de distanciation qui donne par instant un air pas désagréable de western spaghetti au film.

Guilty men vous fera passer deux bonnes heures sous tension. À découvrir !

Laurent Schérer