Le film Poumon vert et tapis rouge est lié à l’envie du documentariste Luc Marescot de réaliser une fiction pensée pour le cinéma, afin de populariser l’action du botaniste Francis Hallé dans son combat pour la préservation des forêts tropicales et pour la biodiversité.

Cette décision est due à un constat :  nous courons à cette heure droit dans le mur. Alors que la raison et  la science nous annoncent une catastrophe écologique de grande ampleur mettant en cause la survie de l’espèce humaine, rien ne bouge ou presque. Luc Marescot a donc eu une idée. Pour faire réagir ses concitoyens, plutôt que d’essayer d’entrer en contact avec leur raison, il faut parler à leurs émotions. Et pour cela quoi de mieux qu’un véritable thriller écologique, un bon grand blockbuster de derrière les fagots avec Leonardo Di Caprio dans le rôle principal ? Il suffirait alors de l’intituler The botanist, et roule ma poule !

Mais une fois l’idée trouvée il faut encore la mettre en place. Bien qu’étant une sommité dans le milieu de la réalisation de documentaires, Marescot s’aperçoit très vite de la difficulté de faire aboutir son projet. En effet, le monde du documentaire et celui de la fiction ne se côtoient pas et s’ignorent. Alors que faire et comment faire ? C’est là tout le propos du long-métrage. Celui-ci nous dévoile,  comme dans un film d’espionnage, et de façon originale, les coulisses de la production cinématographique. Elle va très vite s’apparenter à un parcours du combattant pour notre documentariste qui ne renonce pas pour autant à suivre Francis Hallé au plus profond des jungles de la planète.  Cependant Luc Marescot n’est pas du genre à abandonner facilement. Alors, grâce à son obstination, il va réussir à rencontrer producteurs, acteurs, scénaristes, ainsi que diverses sommités (pêle-mêle : Juliette Binoche, Nicolas Hulot, Edouard Baer, Zep, Robert Redford, Thierry Frémaux…) afin qu’ils s’engagent à lui  donner un coup de main, même si certains le découragent dans son projet.

L’idée est bonne, le film est drôle, et le sujet est sympathique. Pourquoi bouder son plaisir ? Donnons donc une chance de tapis rouge au poumon vert et allons voir ce film hors gabarit, en espérant une réussite pour le projet de blockbuster écologiste souhaité par Luc Marescot.

Laurent Schérer