La Fontaine fait son cinéma propose de découvrir l’univers des fables, ces petites histoires qui nous accompagnent depuis l’antiquité et qui nous proposent des leçons de vie mettent ici en scène des animaux.

Dans le film, nous retrouvons des adaptations de Jean de la Fontaine, mais aussi de fables tibétaines et chinoises. La Fontaine fait son cinéma est un patchwork de plusieurs courts-métrage d’animation, dont l’unité et la cohérence narrative est assurée par une chouette au ton professoral qui introduit chaque nouvelle histoire.

Le Corbeau et le Renard / La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf  par Pascal Adant

La gageure quand on adapte des monuments de la littérature étudiés dans les écoles depuis Jules Ferry est de proposer une version originale qui puisse éveiller l’attention des jeunes spectateurs. Le pari est réussi puisque ces deux courts-métrages signés Pascal Adant sont brillants.

Véritables introductions aux techniques et métiers du cinéma, ces courts réinventent La Fontaine en faisant preuve d’un humour ravageur « Made in Belgique ».

Rumeurs de Frits Standaert

Ce court-métrage est une merveille. L’animation est fluide, le découpage précis et rend parfaitement l’agitation qui secoue la jungle de ce conte tibétain. Sans utiliser la moindre parole, l’auteur nous offre une version burlesque du Fury de Fritz Lang en montrant les dangers de la rumeur au sein d’une communauté.

La loi du plus fort / Le pingouin de Pascale Hecquet

Deux adaptations bien trop « sages » de contes traditionnels qui n’offrent pas de réel point de vue. Les deux réalisations sont très belles et originales graphiquement, mais l’esthétique prend le pas sur l’histoire et le message allégorique de la fable. Les deux films sont les plus faibles de cette sélection.

La Poule, l'Éléphant et le Serpent de Fabrice Luang-Vija

Pour comprendre ce film, revenons sur un terme cinématographique né avec les premières réalisations de Walt Disney : le mickeymousing. Ce terme désigne à Hollywood une musique soigneusement synchronisée avec l'action, une composition sonore sans identité propre et simplement illustrative.

Fabrice Luang-Vija détourne ce procédé en faisant de cette musique censée accompagnée l’action, le moteur du récit. Nos trois animaux deviennent des instruments, jouant une mélodie qui devient le fil de la narration. La Poule, l'Éléphant et le Serpent forme un orchestre nonsensique qui amusera les plus petits et passionnera les plus grands par sa manière d’aborder la création musicale.

Encore une fois Cinéma Public Film nous régale avec son choix éditorial de qualité !

Mad Will