Chloé, (Garance Clavel) jeune maquilleuse de profession, part une semaine en vacances en laissant son chat Gris-Gris à la garde d’une voisine, Madame Renée (qui joue son propre rôle). Mais à son retour catastrophe ! Le chat a disparu. Tout le quartier ou presque est alors mobilisé pour retrouver Gris-Gris. Le comportement des personnages secondaires engagés dans cette recherche renforce le plus souvent les effets comiques liés à la quête de ce Graal d’un genre nouveau. Zinedine Soualem, Renée Le Calm, Simon Abkarian ou Romain Duris interviennent ainsi, en bien ou en mal, dans la résolution de l’énigme du chat perdu.

Klapisch ne s’embarrasse pas ici d’un scénario très construit, préférant nous proposer une flânerie félino-sentimentale qui participe au charme du film. Dans cette comédie sans réel enjeu dramatique, il semble plutôt suivre ses personnages un peu au hasard des rencontres liées à la recherche du chat, tout en s‘attachant aux mimiques de son héroïne dont le visage triste ou boudeur reflète les états d’âme.

Cela dit, et c’est un de ses intérêts, le film est plus profond qu’il n’en a l’air. Le réalisateur profite en effet de cette recherche pour nous décrire un quartier de Paris voué à la gentrification, évoquant en filigrane le sort des habitants déclassés : ouvriers, artisans, immigrés, personnes âgées, bref, tous ceux qui manquent de ressources financières. D’autre part, il double la recherche du chat par celle d’une vie sentimentale et sociale de la part de Chloé. Dans ce cadre, il traite du harcèlement et du consentement, sujets qui sont aujourd’hui plus encore, mis sur le devant de la scène.

Délicieusement vintage par ses images, en particulier ses couleurs, Chacun cherche son chat n’est cependant pas une simple comédie nostalgique.  En effet, Klapisch signe ici une œuvre qui fait écho aux préoccupations sociales et sociétales de notre prétendue époque moderne.

Laurent Schérer