Petites danseuses dresse le portrait de quatre très jeunes danseuses qui ont fait le choix de se consacrer à leur art. Tourné en immersion par Anne-Claire Dolivet qui a été aidée dans l’écriture par Mathias Théry (La sociologue et l’ourson, La cravate), ce film suit au quotidien ces élèves d’un même cours dans leur environnement familial et scolaire et bien sûr pendant les entrainements de danse.

Les jeunes spectateurs-trices du film s’identifieront à coup sûr aux portraits fouillés des jeunes danseuses qu’elles aient 8 ans comme Jeanne ou 11 ans pour Marie.

L’itinéraire de ces enfants se rêvant en futures ballerines est finalement assez connu : celui d’un apprentissage long et difficile semé d’embûches car il faut tout mener de front, études et danse, malgré des blessures, un régime alimentaire contraignant, les moments de découragement, bref un apprentissage qui nécessite beaucoup d’abnégation. Ce parcours pour nos petites danseuses reste au final heureusement gratifiant parce que la danse est un plaisir, celui de se sentir bien dans son corps et de gagner l’admiration des autres.

C’est donc vers Muriel, la professeure, que l’on se tournera pour trouver un angle original, disons moins classique, au film. Muriel est une personne passionnée, humaine, psychologue, et qui n’hésite pas à dire la vérité, recadrant sans problèmes enfants et... parents. En effet, si l’essentiel du documentaire donne la parole aux enfants, la réalisatrice montre aussi des parents inquiets, envahissants et qui parfois poussent leurs enfants en dehors des limites. Bref, une éducatrice bienveillante comme on en aimerait en voir plus souvent.

On l’aura compris, le film est intéressant pour tout public, les plus jeunes s’enflammant et vibrant au rythme des pas et des concours des petites danseuses, les adultes s’attachant peut-être plus au portrait d’une éducatrice hors du commun.

Laurent Schérer