J’ai même rencontré des tziganes heureux, d’Alexandar Petrovic est d’une force extraordinaire. Grand prix du jury à Cannes en 1967 et nommé à l’oscar du meilleur film étranger pour la Yougoslavie l’année suivante, ce film nous prend aux tripes, tant il nous relate avec réalisme la vie des tziganes. Pas de jugement sur ce peuple, au contraire, une totale empathie qui nous fait découvrir la richesse de la culture tzigane, en particulier chanson, danse et liberté. Pourtant tout n’est pas rose, loin de là, la boue, la misère sont omniprésentes, ainsi que les querelles, mais qu’importe pour ceux qui ne font pas du matériel leur dieu. Les sentiments et émotions sont portées à leur paroxysme, le spectateur étant happé par tant de vitalité et de beauté. Comme l’a dit son réalisateur, « ce film est rude et beau tel que la vie des tziganes. J’ai même rencontré des tziganes heureux est le premier film dans lequel les tziganes parlent leur langue. Ils ne jouent pas dans ce film c’est leur film. Ils jouent, pour ainsi dire leur propre destinée. »

Perdu de vue depuis sa sortie en 1967, il faut réparer cet oubli en visionnant une superbe restauration distribuée par Malavida.

L.S.