Laura, jeune étudiante en psychologie, est très populaire. Elle ne sait plus où donner de la tête entre ses colocataires, son petit ami, et surtout ses centaines d’amis Facebook. Marina, qui n’en a aucun, lui envoie une « friend request ». Attirée par la beauté gothique des publications de la jeune marginale, Laura l’accepte. Elle ne se doute pas qu’elle vient d’ouvrir une boîte de Pandore…

Friend request recycle tous les codes du thriller en une sorte de pastiche virtuose où les habituelles possessions et autres courses poursuites macabres en forêt sont enrichies d’une esthétique burtonienne. Bien dosé, le gore n’apparaît que ponctuellement dans un film où tout le reste (l’actrice principale, les cadrages, les séquences oniriques arty) ravit la vue. L’exercice de style se double d’une satire de nos sociétés où la mise en scène de soi qu’exigent les réseaux sociaux conduit à une exacerbation de la pulsion scopique et des frustrations narcissiques. Le pire cauchemar de l’héroïne devient alors l’impossibilité de supprimer son compte Facebook et le miroir incantatoire moderne de la sorcière qui la poursuit, son écran d’ordinateur ! Tous ces éléments combinés font de Friend request une synthèse étonnante de l’imaginaire de notre époque, quasiment un document anthropologique.

F.L.