Quand son père (Lalit Behl) lui annonce que son heure est venue et qu’il veut vivre ses derniers instants dans un lieu dédié au salut de l’âme, Rajiv (Adil Hussain) s’affranchit pour quelques jours de ses responsabilités professionnelles et maritales afin de l’accompagner à l’Hôtel Salvation de Bénarès. Dans la ville sacrée où le père est venu mourir en paix, les deux hommes prennent enfin le temps d’apprendre à se connaître. 

   Hotel salvation charme par son authenticité et son humilité. A l’image de Bénarès, où les gens célèbrent la mort plutôt qu’ils ne la redoutent, le premier long-métrage de Shubhashish Bhutiani respire la sérénité. Même s’il aborde un bel éventail de thématiques existentielles, le réalisateur indien le fait sans jamais se prendre au sérieux. Au contraire d’un cinéma pompier et lacrymal, Hotel Salvation est parsemé de petits gags potaches qui désamorcent constamment tout esprit de sérieux. Dans la même optique, si la spiritualité est omniprésente, elle est davantage affaire d’atmosphère que de grands discours. Dans l’Hôtel du Salut à l’indienne, personne ne prêche de grandes diatribes mystiques. On se contente d’être attentif au présent et de laisser couler. C’est exactement ce que nous permet de ressentir le rythme méditatif que Shubhashish Bhutiani imprime à son récit. On se promène avec les deux protagonistes dans des décors aux couleurs pastels, sur un fond musical de sitar, et on en ressort apaisé.

F.L.