Le metteur en scène Gaspard Bazin (Jean-Pierre Léaud) fait lire un extrait d’une nouvelle de William Faulkner à une ronde de figurants potentiels, parmi lesquels Eurydice (Marie Valera), la femme de son producteur Jean Almereyda (Jean-Pierre Mocky), contraint de verser dans des affaires louches pour financer son prochain film.

   Inédit au cinéma, Grandeur et décadence d’un petit commerce de cinéma est la réponse de Godard à une commande de TF1 qui en 1984 demanda à une trentaine de réalisateurs d’adapter les romans policiers de la « Série Noire ». En partie tourné dans ses propres studios, il met en lumière les artisans du cinéma qui d’habitude restent dans l’ombre : le producteur, le chef opérateur, le régisseur, les techniciens, les figurants, autant de passionnés qui s’investissent sur le long terme et contribuent à donner aux films de cinéma le supplément d’âme qui les distingue des « grilles » de programmes de la télévision publique, que Godard s’amuse à satiriser en fendant régulièrement l’écran de barreaux. Truffé de références et de formules choc, Grandeur et décadence a toutes les chances d’être apprécié par les inconditionnels de Godard, et de laisser perplexes les autres.

F.L.