Nous faisons la connaissance d’Ulysse (Sandor Funtek) en prison où il a été conduit pour trafic de stupéfiants. À peine sorti en libération conditionnelle, il s’associe avec un autre amateur qui lui a dégoté le plan du siècle. Mais pour ces pieds nickelés, la combine qui devait leur rapporter gros finira par leur coûter beaucoup plus cher. C’est bien dommage pour Ulysse qui devait déjà de l’argent à son ex-copine et qui en aurait eu bien besoin pour payer le loyer et fournir une aide-ménagère à sa mère dépressive.

Comme on le voit le scénario est très banal. Mais ce n’est pas le plus important pour la prometteuse primo réalisatrice Sarah Marx qui veut dresser avant tout le portrait d’un couple mère fils n’arrivant pas à faire face aux aléas de la vie.  La cinéaste offre également une réflexion sur les difficultés de la réinsertion des détenus libérés. En effet, sous ses airs de gros dur Ulysse est garçon au cœur tendre. Poli, serviable et attentif aux autres (même en prison !), il fait ce qu’il considère être le mieux pour sa mère. Et c’est ce syndrome du sauveur qui finira par lui créer des ennuis, se sentant écrasé par les responsabilités qu’il a prises et la mission qu’il s’est donnée. Des obligations rappelées en permanence par tous ceux qui l'entourent et qui lui font considérer le monde extérieur comme une autre prison, jusqu’à ce qu’il consente à lâcher prise.

Sarah Marx manie avec virtuosité la caméra, toujours à bonne distance de ses personnages, cadrant chaque plan avec acuité tout en nous offrant dans le contraste des nuits et des jours une lumière parfaitement maitrisée. Elle nous offre ici un film sensible, magnifiant ses personnages grâce à la perfection du jeu de ses acteurs.

Une réalisatrice à suivre.

L.S.