Alors que nous sommes habitués à voir de la guerre en Syrie les images de villes détruites, Philippe van Leeuw nous entraîne à l’intérieur d’un appartement où se cache une famille dans l’espoir d’échapper aux bombardements dont la bande son se fait l’écho. Sur le temps d’une journée, il nous donne à vivre un condensé du quotidien de civils, qui tant bien que mal doivent garder suffisamment d’espoir et d’énergie pour organiser leur survie, malgré les snipers et la mort qui rôde. On partage avec eux la terreur et l’espoir, on assiste à la mobilisation générale de même qu’ à la conservation des rituels et d’un brin d’innocence grâce à laquelle la vie peut continuer. En l’absence des hommes, c’est la mère, incarnée par Hiam Abbass, qui s’occupe d’organiser ses troupes, prendre les rênes de la vie dans l’appartement et tenir moralement bon afin que toute sa famille puisse s’accrocher à sa détermination. Cette fiction nous permet de mieux comprendre ce que fuient les syriens que nous croisons dans nos rues et que nous avons tant de mal à accueillir.

F.L.