En ces temps où certains voudraient que l’on confonde antisionisme et antisémitisme, Le char et l’olivier est particulièrement intéressant parce qu’il n’analyse pas l’histoire d’Israël et de la Palestine d’un point de vue moralisateur, humanitaire, ou idéologique. En effet, ce film ne lance pas des lamentations, incantations, ou pire, des imprécations, mais analyse la situation des points de vue historiques et juridiques.

Pour cela, ce long-métrage interroge des hommes ou des femmes de différents métiers (journalistes, juristes, historiens, diplomates…) venant de nombreux pays (Israéliens, Palestiniens, Français, Américains, Africains du Sud) et de religions  diverses (juifs, chrétiens, musulmans), mais aussi athées. Le film  offre ainsi des archives s’étendant sur plus d’un siècle d’histoire.

Le réalisateur [[Personne:265837 Roland Nurier]] souhaiterait donner des clés de compréhension au public afin qu’à la vision de toutes ces interviews le spectateur puisse tirer les conclusions qu’il veut sachant qu’il existe des règles, des définitions, des lois et résolutions ainsi qu’une vérité historique reposant sur des actes et traités, qu’il est difficile de contourner. En effet, le sionisme est un mouvement qui, dans ses origines au XIXème siècle, donc bien avant la création de l’État d’Israël, revendiquait la séparation des juifs du reste de la terre par le biais de la colonisation de la Palestine. Le sionisme est donc une fabrication qui n’a rien à voir avec le judaïsme et on ne peut assimiler ceux qui critiquent l’idéologie sioniste, à la critique condamnable du peuple juif ou de la religion juive. Dès son origine, l’État d’Israël a été fondé sur une doctrine qui revendiquait l’exclusion des autres et la colonisation des terres, alors que la solution serait à rechercher dans le partage et le vivre ensemble. L’apartheid ne sera jamais une solution, que ce soit en Afrique du Sud où elle a été abolie, ou en Israël, connaissant la crise permanente qui règne au Moyen-Orient.

Au vu de ces constatations, le film s’interroge alors sur des solutions possibles qui nécessitent  que l’on traite les Palestiniens comme des citoyens qui ont des droits, et non comme des victimes dont on doit avoir pitié, ou des terroristes qu’il faut combattre.

En résumé le film pose la question du droit et s’interroge sur le fait que dans cette partie du monde, celui-ci n’est pas respecté.

Un film essentiel qui permet d’apporter des éléments raisonnés à un débat le plus souvent passionné.

L.S.