Reza est le premier long métrage en tant que réalisateur du scénariste iranien Alireza Motamedi. Son film raconte l’histoire d’un architecte écrivain et poète à ses heures, Reza (interprété par le réalisateur) dont la femme Fati (Sahar Dolatshahi) souhaite le divorce pour vivre seule. Le film va alors nous dresser le portrait d’un personnage qui ne sait pas trop ce qu’il veut et qui rencontrera dans ses pérégrinations une jeune femme, Violette (Setareh Pesyani), avec laquelle il tentera une nouvelle relation.

Visiblement il n’y a pas de conflit majeur dans le couple de Reza, juste le constat que lui et sa femme n’ont plus grand-chose en commun. Ils se concertent donc sur leur stratégie pour rendre leur demande recevable auprès du juge qui prononcera le divorce. Mais celui-ci ne sera effectif qu’après un délai de réflexion, délai pendant lequel bien des choses vont arriver.

Ce film porte donc le message paradoxal d’une rupture en douceur où tout se fait tranquillement et dont la grammaire du film rend compte à travers des mouvements de caméra lents, des séquences étirées, de très beaux plans fixes, une lumière douce et des couleurs harmonieuses… Le scénario prend également le temps de nous présenter simplement dans leur quotidien les personnages, tous magnifiquement interprétés, par le biais de leurs réflexions, leurs actions, leur intérieur, tout en laissant certaines choses à l’état d’indices.

Bref, un film apaisé, apaisant, une réflexion sur l’amour, la solitude, le sentiment d’abandon, de perte, mais aussi le besoin de reconnaissance, et qui nous présente une image de la société iranienne inhabituelle pour nos yeux d’Occidentaux. Un plaisir de cinéma.

Laurent Schérer