Un savant fou, ou plutôt un fou savant (Robert, interprété par Patrick Larson) se passionne pour l’étude des sons et de leur influence sur le psychisme des individus. Et là, Bingo ! Il réussit à trouver la fréquence hypnotique absolue qui lui permet de diriger son entourage. Il se sert bien sûr de cette découverte à de mauvaises fins, afin d’assouvir ses désirs de puissance et de jouer au dieu. Comme Robert le dit lui-même : « les possibilités sont vraiment infinies ».

Il élargit donc peu à peu son champ d’activité, famille, voisins, (le couple Linn et Simon, joués par Izabella Jo Tschig et Per Löfberg) relations (enfin le peu qu’il en a, plutôt des visites importunes), pour finir par le monde entier.

Par ce huis clos de science-fiction (si cette caractérisation vous semble étrange, vous êtes sur la bonne voie...) le réalisateur suédois de Antonio Tublen se moque méchamment de ceux qui pensent qu’un régime autoritaire et éclairé serait la solution politique aux maux de la société. Un film sombre, au sens propre comme au figuré, de nombreuses scènes se déroulant dans une cave ou à rideaux tirés, porté par un parfait jeu d’acteur très sobre à dessein, qui ne laisse transparaître aucune émotion. Oscillant entre cynisme absolu, humour très noir et sordide affiché, LFO : The movie est une fable sur la fascination du pouvoir et la dénonciation de ceux qui sont en capacité d’en abuser.

L.S.