L’Intrusa de Leonardo di Costanzo est un film de fiction dont l’action se situe à Naples. Giovanna (Raffaella Giordano), directrice d’un centre aéré, accueille, en plus des habituels enfants, une mère en souffrance et sa fille, qui se trouvera être la femme d’un membre de la Camorra. Cela ne va pas sans poser de problème auprès des autres parents.

Giovanna est alors tiraillée entre le respect de ses convictions intimes, l’accueil, et la possible perte de la confiance des parents. Par voie de conséquence, son travail auprès des enfants se trouve remis en cause. Dilemme cruel car aucune solution n’est bonne à ses yeux, et laisser faire ne résout rien.

Ce film est donc riche d’une problématique intéressante, le spectateur étant en pleine empathie avec Giovanna, tant par la connaissance de l’énorme travail qu’elle réalise auprès des enfants, que par le partage de ses convictions humanistes. Le ressort dramatique est parfaitement maitrisé, accompagné par un travail remarquable sur la lumière et les alternances de scènes intérieures et extérieures, qui pourraient symboliser le tiraillement du personnage principal entre l’intime et le montré.

La solution viendra de « l’autre » celui dont tout le monde se méfie, et c’est peut-être encore une leçon du film, la compréhension nécessaire de l’altérité pour établir une société harmonieuse.

Un grand sujet de société habilement traité.

Laurent Schérer