Après Después de Lucía, Michel Franco revient avec une nouvelle histoire dénuée de toute complaisance, renouvelant son investigation dans les domaines de la jalousie, de la dépendance affective et du désir de possession. La prédation ne se situe pas cette fois-ci chez des adolescents à la barbarie exacerbée par l’effet de groupe, mais chez une mère atteinte de jeunisme (Emma Suarez). Celle-ci va profiter de l’immaturité de sa fille (Ana Valeria Becerril), tombée enceinte, pour prendre peu à peu sa place. Pugnace, l’adolescente ne va pas se laisser faire si aisément…

Michel Franco endort d’abord notre vigilance en plantant son histoire dans un décor paradisiaque et en mettant en scène l’inconséquence apparemment bénigne de son personnage principal, avant de faire glisser petit à petit son film vers des situations de plus en plus malsaines. Il retranscrit ainsi la fuite en avant dans laquelle les personnages se laissent prendre et qui les mène à des actes de plus en plus radicaux. Le premier acte de concurrence entre la mère et la fille déclenche ainsi un engrenage malin qui, de surenchère en surenchère, finit par faire basculer les personnages dans la folie.

F.L.