Après nous avoir régalé en 2017 avec Le secret de la chambre noire et Creepy, le réalisateur japonais Kiyoshi Kurosawa nous offre le meilleur avec Avant que nous disparaissions.

Ce film raconte l’histoire d’une tentative d’invasion extraterrestre. Mais ici point de vaisseaux venus de l’espace, d’êtres à formes bizarre ou autres effets spéciaux science-fictionesques. Nous sommes plus sur le mode de la fable et d’une sorte de magie. Les extraterrestres sont peu nombreux de surcroit, et cherchent à comprendre les humains de l’intérieur. LE problème pour eux est que même s’ils ont intégré le langage humain, ils ne comprennent pas les concepts auxquels les mots sont associés. Nous verrons donc au cours du film, d’une part les extraterrestres accueillir de nouveaux concepts et changer de comportement grâce à cela, et, d’autre part, les humains se comporter différemment en fonction des concepts qu’ils ont perdus. Car on comprend vite qu’un concept assimilé par un extraterrestre est perdu définitivement pour l’humain qui lui a donné. Ce film est donc largement au-dessus d’un Premier contact qui s’attachait à la forme de la communication. Car il ne se contente pas d’être un film sur l’aspect linguistique de la langue, il est d’une part métaphorique d’une certaine lobotomisation des individus qui composent notre société, et d’autre part, il nous fait comprendre comment nous sommes tous prisonniers de notre propre culture. La variété des concepts perdus/gagnés, et celle des situations évite un scénario répétitif, convoquant parfois le dramatique et d’autres fois le comique, ce qui tient le spectateur en haleine jusqu’à la dernière scène. Brillant !

L.S.