Le réalisateur Francois Miron, lui-même cinéaste expérimental et admirateur de Paul Sharits qu’il a rencontré de son vivant, rend avec ce documentaire, un très bel hommage à une grande figure du cinéma expérimental. Réunissant une foule de personnes ayant côtoyé le cinéaste, il analyse les œuvres les plus caractéristiques de Paul Sharits : Razor Blades, qui utilisait deux projecteurs simultanés ou encore T, O,U,C,H,I,N,G, dont la bande son répétait inlassablement le mot « destroy » sur des images pop art à la Andy Wharol… Très détaillé, le film met en lumière la fabrication, la réalisation et la réception de ces œuvres aux effets d’optique et sonores hallucinants. François Miron dévoile ainsi, avec des allers retours sur la vie de Paul Sharits, le travail très particulier qu’il opérait sur la pellicule, combinant rayures et brulures volontaires afin d’obtenir des effets spécifiques ; une expérimentation sur la matière qui ne pourrait exister aujourd’hui avec un numérique qui réserve ses effets à la post production.

Un film capital pour les cinéphiles.

L.S.