Une paysanne chinoise s’obstine à faire annuler un divorce qu’elle estime faux afin de pouvoir se remarier pour redivorcer « vraiment ». Lorsque sa requête absurde est rejetée par le juge local, elle décide d’aller s’en plaindre à son supérieur hiérarchique. De refus en refus, c’est jusqu’à Pékin qu’elle est contrainte d’aller plaider sa cause.

Œuvre conceptuelle, un peu longuette et à l’esthétique un brin désuète, I am not madame Bovary vaut de souffrir le schéma répétitif de la première partie pour pouvoir rire jaune une fois considérée la fable dans son ensemble. L’itinéraire de l’héroïne du roman de Liu Zhenyun dont le film est tiré, I did not kill my husband, est l’occasion rêvée pour Feng Xiaogang de mettre au jour le poids de la bureaucratie chinoise, mais aussi le beau rôle que s’y réservent ses plus hauts dignitaires. Le luxe du pouvoir est ainsi de conserver sa virginité morale et prononcer tous les plus généreux discours du monde en déléguant aux sous-fifres les basses besognes de gestion du petit peuple. En somme, I am not madame Bovary est un OVNI insolite discrètement caustique.

F.L.