Le réalisateur anglais de Ne vous Retournez Pas adapte Sacrées sorcières de Roald Dahl, l’une des œuvres les plus mémorables de la littérature jeunesse. Une rencontre qui donne envie à Mad Will surtout quand celui-ci apprend que c’est la boîte de Jim Henson (Dark Crystal) qui produit et s’occupe des effets spéciaux. Sacrées Sorcières n’est pas une oeuvre évidente à adapter, son récit est un mélange unique d’épouvante et d’humour qui risque d’être édulcoré lors de son passage à l'écran.  De même, les romans de Dahl sont des oeuvres uniques portées par un style haut en couleur difficile à rendre en images. Dans son adaptation, Roeg va s’appuyer sur un montage hystérique et multiplier les gros plans ainsi que les angles de vue impossible. Porté par des effets spéciaux splendides pour l’époque, le film nous donne à voir des sorcières réellement effrayantes qui hanteront le sommeil des plus jeunes.  Pour autant, comme on pouvait s’y attendre, le film est bien trop sage par rapport à son modèle littéraire. Le long-métrage ne conserve pas la fin originelle du roman qui traitait de la mort et donnait à ce récit une profondeur absolument bluffante pour un roman jeunesse. La conclusion du film avec une sorcière qui change de camp est beaucoup trop manichéenne et change littéralement l’esprit de l’histoire. On note également que la grand-mère chez Roeg est nettement moins bidasse que dans l’œuvre originale, où elle était une tueuse de sorcières le cigare aux lèvres. 

Du point de vue de la mise en scène, Roeg tire son épingle du jeu avec une esthétique cartoonesque qui rend admirablement le rythme tonitruant des romans de Roald Dahl. Les acteurs que ce soient Rowan Atkinson ou Anjelica Huston sont également parfaits et participent beaucoup à la réussite du film.  Pas la meilleure œuvre de Roeg, mais une adaptation plutôt correcte de l’écrivain dont la virtuosité narrative et l’imagination sans limites me semblent difficiles à rendre à l’écran.

Mad Will