Difficile de faire son choix dans la déferlante de films destinés au jeune public entrainée par l’imminente arrivée de Noël. Alors, si les nouveaux Grinch ou autres Astérix ne vous tentent pas, les studios Folivari (Le Grand méchant renard et autres contes) ont eux aussi concocté leur film de fin d’année. Du nom de la déesse Mère Nourricière dans la civilisation précolombienne, Pachamama retrace l’histoire de la colonisation espagnole dans la cordillère des Andes à travers deux enfants, Tepulpaï et Naïra. Lui est un petit garçon intrépide, arrogant et impatient, tandis qu’elle est une fillette modèle. Pourtant lorsque la Huaca (le totem protecteur du village) est volé par les conquistadors, ils forment une équipe de choc missionnée pour récupérer la précieuse statuette, indispensable à la survie de leurs aïeux.

Dans leur quête, ils seront confrontés à des questions existentielles sur l’écologie, les limites du matérialisme, mais aussi sur leur propre nature. Ainsi, dans la nuit étoilée ou dans les collines verdoyantes, le rebelle Tepulpaï découvrira que la réussite personnelle n’existe qu’en respectant les autres, alors que Naïra apprendra que suivre les règles n’est pas antonyme d’indépendance. Mais Pachamama ne se contente pas d’être un conte philosophique et moral, il laisse aussi beaucoup de place à la simple contemplation.

Du point de vue des indigènes, à la hauteur des enfants, Pachamama raconte de manière très simple mais passionnante une période historique peu exploitée au cinéma. Ainsi, nos deux héros sont victime des persécutions des Espagnols du XVIe siècle. Lorsqu’ils atteignent Cuzco, l’ancienne capitale de l’Empire inca, ils s’aperçoivent que les pilleurs ne différencient pas la valeur marchande de la valeur spirituelle alors qu’eux en saisissent toute la différence. 

Grâce à l’univers visuel de l’Argentin Juan Antin, tout en rondeur, dans des superbes palettes de couleurs (de l’ocre au bleu nuit), allié à l’ambiance sonore de Pierre Hamon, spécialiste de la musique précolombienne à qui il emprunte les instruments originaux (vases à eaux en terre, flûte de pan), le film est une véritable invitation à la rêverie. A découvrir d'urgence en famille ! À partir de 6 ans.

S.D.