Paul Sanchez, en cavale depuis dix ans après le meurtre présumé de sa femme et ses quatre enfants, semble avoir été aperçu à Arcs sur Argens, une petite commune du Var. A la gendarmerie, personne n’y croit, la nouvelle est même répétée à Yohann Poulain, le journaliste du coin, pour lui faire une blague et défrayer la chronique. Seule Marion, jeune flic un peu gaffeuse, est persuadée que le criminel est bel et bien de retour. Elle se lance alors personnellement à ses trousses.

Pas de suspens autour de la présence ou non de Sanchez pour le spectateur puisqu’on suit dès l’ouverture du film la fuite du criminel en même temps que le remue-ménage chez les gendarmes. Mais pour nous tenir en haleine, Patricia Mazuy (Sport de Filles), ouvre une piste : qui est véritablement Paul Sanchez ?

Avec ses blagues faciles (mais plutôt drôles) sur les éternels gendarmes incompétents de province et les journalistes avides de scoops, Paul Sanchez est revenu ! est un mélange sympathique de comédie et de polar, toujours bien mené par Laurent Lafitte dans la peau d’un sérial killer en demande de psychanalyse et Zita Hanrot, pétillante fliquette qui n’attend qu’à être prise au sérieux par son commandant. Seule femme dans l’équipe, elle est celle en qui Sanchez se confie sur les raisons de ses actes. Par leurs conversations téléphoniques, le film quitte le registre de la comédie pour atteindre le film noir, s’immisçant dans le mental du criminel qui n’est plus la bête froide redoutée de tous.

On imagine assez bien Patricia Mazuy fantasmer le majestueux rocher rouge de Roquebrune sur Argens en parfaite planque pour Sanchez, sur lequel elle filme à plusieurs reprises des courses poursuites orchestrées par la musique de John Cale.  Le film devient alors une forme de réponse aux spéculations des polices et des badauds autour des grands meurtriers disparus (Xavier Dupont de Ligonnès, Yves Godard...) et le mystère tellement cinématographique qui s’en exhale.


S.D.