Signé par le réalisateur marocain Ismaël El Iraki, Burning Casablanca est un film intense, tant dans les sentiments qui traversent les protagonistes que dans le traitement de son sujet. Conduit par une bande originale percutante et de nombreuses scènes où la musique se retrouve au premier plan, le scénario fait la part belle à la description d’un amour brûlant qui cherche à s’exprimer malgré la présence de bad boys sans pitié.

L’amour nait au premier regard entre Larsen (Ahmed Hammoud) un chanteur passé de mode et Rajae une prostituée. Ce dernier rôle est tenu par Khansa Batma dont la prestation validerait à elle seule la vision du film. Cet amour absolu, entier, électrique, comme la guitare que manie Larsen, est générateur d’une folle énergie qui conduira à l’explosion des émotions tout au long du film. Cette énergie permanente va malheureusement aussi animer de bien méchants personnages qui feront tout pour nuire au couple d’amoureux.

Le spectateur se laisse ici volontiers entrainer par cette musique vibrante, dans un périple chaotique où alternent les moments de grande tendresse et les scènes parfois très violentes dont l’exagération manifeste nous entraine vers un second degré un brin Tarentinesque. Par le biais d’une haute intensité dans l’expression des sentiments qu’ils soient positifs ou négatifs, le film nous donne à voir des personnages qui n’ont jamais pu au cours de leur vie accéder au confort et la quiétude d’une vie tranquille.

Étrange mix entre western, thriller et comédie romantique musicale, ce long-métrage fait vibrer le spectateur, le secoue, le dérange, mais au final reste dans les mémoires comme un intense moment d’exaltation.

En ce moment au cinéma.

Laurent Schérer