Regroupement de quatre court-métrages multi-primés aux styles bien distincts, Les p’tits explorateurs permet d’apprécier la riche diversité du cinéma d’animation. Chemin d’eau pour un poisson se distingue ainsi par son utilisation d’une palette de couleurs impressionnante. Au-delà de sa splendeur visuelle, il est aussi d’une efficacité rythmique remarquable. La drôle de course poursuite qu’il met en scène nous scotche à l’écran. Enfin, il porte en filigrane le témoignage sur la gestion de l’eau dans les pays où elle est une ressource rare. Plus onirique, Le Renard minuscule nous emporte dans un monde merveilleux où les changements de rapports de taille sont possibles et où un tout petit renard à la queue blanche et une petite fille à l’énorme tignasse rousse s’en amusent dans un jardin foisonnant. Avec ses personnages en carton peint dont on peut voir les volumes, ce court-métrage nous divertit plaisamment de l’image lisse du dessin numérique. Avec son dessin proche de la bande-dessinée et son ancrage dans un décor unique, La Cage se concentre pour sa part sur son scénario riche de gags visuels. Filmant l’émulation féconde d’un oisillon peinant à voler et d’un ours s’initiant aux vocalises, ce court-métrage est profondément attendrissant. Cerise sur le gâteau, il se clôt en beauté sur un scat entraînant. Quant au dernier et plus long métrage de ce programme, Clé à Molette et Jo, si on regrettera son sexisme pernicieux (mettant en scène un seul personnage féminin s’auto-flagellant constamment face à cinq personnages masculins plus ou moins héroïques), on appréciera les grands yeux ronds craquants de ses héros, le message de tolérance qu’il contient, et la thématique spatiale qui émerveillera sans nulle doute le jeune public.

F.L.