A voix haute ne se raconte pas. Il se vit.

Si le documentaire est à ce point une expérience viscérale, c’est qu’avant de terminer en point d’orgue sur les médusantes performances des candidats lors de la finale, le réalisateur - qui n’est autre que le fondateur du concours Eloquentia lui-même - prend le temps de nous attacher à ses protagonistes. Ne se contentant pas de filmer les futurs concourants pendant leurs cours préparatoires, il les suit aussi en dehors de l’université, parfois jusque dans leur domicile, ce qui nous permet de savoir d’où ils viennent et nous les rend ainsi plus familiers. Très vite, suivant que l’on est soi-même homme ou femme, qu’on a grandi en zone périurbaine ou rurale, on s’identifie à l’un d’entre eux. A partir de ce moment, on retient son souffle avec lui ou elle à chacune des phases éliminatoires, l’estomac noué d’espoir et de crainte mêlés. Enfin, au-delà de la tempête émotionnelle qu’il génère dans nos tripes, A voix haute, grâce à la qualité des discours des orateurs en herbe dont il nous restitue le meilleur, régale aussi nos oreilles et notre esprit.

F.L.