Tout le contenu du film pourrait se résumer dans cette réplique : Dans une famille normale on donne toujours la garde à la mère. Mais voilà, la famille en question est une famille dans laquelle il y a deux mères. La garde de l’enfant échoit donc au père grâce à cette logique implacable qu’est la « normalité ». Cependant, réduire le film à cette problématique de l’homophobie et du machisme serait une erreur. En effet ce qui est central dans le film c’est l’ambivalence des sentiments, la discordance entre les actes et les intentions et toutes ces petites choses qui rendent parfois difficile la vie dans une famille. Quand celles-ci sont montées en épingle, on leur fait dire ce qu’elles ne veulent pas dire. Comment montrer à l’autre qu’on l’aime malgré ces dysfonctionnements, résister aux petites mesquineries de l’ego, et faire la part de tout ce qui empêche justement de témoigner à l’autre son attachement ? En adoptant le point de vue de l’enfant, (un questionnement par petites touches), la réalisatrice Pepa San Martin réussit un film très émouvant, très juste, qui réveillera, à n’en pas douter, une foule d’émotions chez le spectateur.

A voir absolument.

L.S.