L’envolée , de la réalisatrice écossaise Eva Riley, est un film rafraichissant sur une adolescente qui cherche sa voie. Portée par une Frankie Box lumineuse, c'est premier long métrage très réussi d’une réalisatrice à suivre.

La critique :

Leigh (Frankie Box) est une jeune adolescente de quatorze ans dont la mère vient de mourir. Une situation difficile à vivre surtout que son père la délaisse, préférant la compagnie de sa maitresse. Gymnaste, méprisée par ses camarades d’une classe sociale supérieure, elle a du mal à concilier sa pratique sportive intense et les émotions qu’elle ne peut pas toujours exprimer. Cela d’autant plus que Joe, (Alfie Deegan), un fils caché de son père, débarque chez elle, lui faisant découvrir un monde inconnu, celui de la petite délinquance et de l’argent vite gagné.

L’envolée de la primo-réalisatrice écossaise Eva Riley est un film rafraichissant sur une adolescente qui cherche sa voie. Sensible au regard des autres, elle croit trouver un moyen de se mettre en valeur dans la délinquance, cherchant à prouver à son demi-frère et au caïd local qu’elle est capable de « faire des trucs ». Mais finalement, malgré un contexte social lourd, elle parviendra à se libérer de ses angoisses et prendra son envol dans la vie.

Situé à Brighton, l’action aurait pu être celle d’un drame social, le décor et les caractéristiques des protagonistes s’y prêtant. Mais la réalisatrice a préféré se focaliser sur le personnage de la jeune adolescente, lui donnantant l’énergie de la jeunesse, l’envie de vivre malgré l’adversité. Leigh se fourvoiera parfois dans ses choix, mais elle sera capable de le reconnaitre et de saisir les bonnes occasions qui se présenteront à elle ensuite.

Eva Riley filme le plus souvent ses acteurs en plan rapproché, permettant l’expression optimale des émotions par des jeux de lèvres, des plissements de paupières, ou des regards, révélateurs de l’état d’esprit de ses jeunes acteurs. Sa jeune actrice Frankie Box pratique un jeu aérien et solaire, entrainant le spectateur loin des clichés du film social, mais au plus près des émotions de l’adolescence, dans une période de la vie où l’on ressent fortement ses sentiments sans être toujours capable de les traduire en mots ou en actes.

Un premier long métrage très réussi d’une réalisatrice à suivre.

Laurent Schérer

La bande-annonce :