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Quand on découvre un film signé par un réalisateur originaire de Nouvelle-Zélande, il est impossible de ne pas penser au cinéaste le plus célèbre de cet archipel de l’océan Pacifique : M Peter Jackson. Dans le cas d’un film gore comme le Deathgasm de Jason Lei Howden, on évoque d’autant plus le réalisateur du Seigneur des Anneaux que celui-ci a fait ses premiers pas avec des longs-métrages sanglants comme Bad Taste et surtout Braindead, le Citizen Kane de la tripaille au cinéma. À ce titre, le réalisateur de Deathgasm a commencé comme technicien en effets spéciaux au sein de la firme Weta créée par Jackson. Une société devenue une référence dans le domaine grâce au Seigneur des Anneaux , Tintin ou encore Prometheus où l’on retrouve justement aux crédits, notre ami Jason Lei Howden.

Deathgasm est une comédie horrifique qui a pour principaux ingrédients des humains transformés en zombies et de la musique Métal. Le scénario s’articule ici autour d’une partition maudite que se met à jouer une bande de jeunes adolescents. Alors que résonnent les premières notes d’une étrange marche démoniaque dans le garage de notre héros, les paisibles habitants d’une petite ville de Nouvelle-Zélande deviennent des créatures démoniaques qui sont un mix en une goule et un zombie. Au-delà de l’argument fantastique, le film est l’occasion pour son réalisateur de dénoncer le conformisme des petites villes WASP (White Anglo-Saxon Protestant) où des cheveux longs et un piercing font de vous un délinquant dangereux qui mériterait un mois de vacances dans un camp scout (de préférence supervisé par l’évêché de Lyon) pour retrouver le droit chemin.

Fan de guitares électriques qui jouent à très haut volume, le réalisateur nous concocte un film qui démarre pied au plancher et ne faiblit jamais au niveau de son rythme comme dans tout bon morceau de heavy. Porté par une mise en scène ultradynamique et quasi métronomique, le long-métrage gère parfaitement ces effets à l’ancienne réalisés à partir de maquillages en latex qui rappellent les classiques du genre des années 80 comme Evil Dead 2 , La Nuit des sangsues ou Re-Animator . Quand on sait que le film a coûté 200 000 dollars, on est tout de même bluffé par le rendu visuel de l’ensemble qui n’a rien à envier aux productions horrifiques américaines plus argentées.

Malgré une certaine appétence pour le mauvais goût, à l’image de cette scène avec les vibromasseurs qui deviennent des armes redoutables pour tuer les zombies, Jason Lei Howden ne privilégie jamais la blague crasse à ses personnages ou bien son intrigue. On s’identifie alors facilement à ses héros qui sont plutôt fouillés pour ce type de film malgré les décapitations et autres joyeusetés gore qui les entourent. Enfin, pour les amateurs de métal, il est clair que le cinéaste a une véritable affection pour ce courant musical. On pense tout particulièrement à cette séquence où notre jeune héroïne entend pour la première fois des guitares électriques et s’imagine telle une amazone dans un décor d’heroic fantasy qui rappelle les pochettes des groupes heavy et les illustrations de Frank Frazetta (l’homme qui façonna l’imagerie de Conan). À noter la présence dans la bande-son de formations connue par les amateurs de riff saturés comme Emperor, Beastwars et Nunslaughter.

Une comédie horrifique que je recommande si vous n’êtes pas allergiques au gore.

Mad Will