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Aujourd’hui je vous propose de revenir sur le deuxième volet de la saga Ghostbusters. Cette suite de l’un des champions du box-office des années 80, a été longtemps honnie par les fans de la franchise autour des chasseurs de fantômes avant d’accéder à une certaine reconnaissance après la réalisation d’un troisième volet qui a réussi à mettre d’accord tout le monde contre lui. Il faut noter qu’Ivan Reitman , le réalisateur des deux premiers épisodes était le producteur de Frissons , l'une des premières réalisations de David Cronenberg .

Je vous propose à la manière du prestigieux écrivain britannique H. G. Wells, de pénétrer maintenant dans une machine à remonter le temps afin de revenir à l’année 1984 où le réalisateur Ivan Reitman s’apprêtait à réaliser une comédie musicale autour de Merlin à Broadway. L’acteur et humoriste Dan Aykroyd , devenu un champion du box-office avec les cartons d'Un fauteuil pour deux et Blues Brothers , lui donne alors à lire un scénario de film fantastique mettant en scène des chasseurs de fantômes. Reitman adore le projet et le film SOS Fantômes est lancé par la Columbia avec un casting où l'on retrouve des proches d'Aykroyd comme Bill Murray , Harold Ramis ou Rick Moranis . Le long-métrage sera un carton au box-office et s’avérera très lucratif pour un studio qui va recouvrir les étals des supermarchés de jouets et même produire un dessin animé pour la télévision. La Columbia va alors mettre la pression sur l'équipe du premier opus pour la réalisation d’une suite qui finira par sortir à la fin des années 80 et sur laquelle nous allons revenir maintenant.

Que raconte le film ?

Les quatre acolytes de «S.O.S. Fantômes» sont en chômage technique. Ils ont en effet débarrassé New York de tous ses ectoplasmes et autres affriolantes créatures surnaturelles. Pour vivre, Raymond et Winston animent des goûters d'enfants, Peter présente un show télévisé sur le surnaturel et Egon poursuit ses études de physique. Jusqu'au jour où leur amie Dana les contacte. Son bébé a été victime d'un étrange phénomène : son landau, se déplaçant tout seul, a semé une pagaille monstre dans les rues de New York. Après avoir foré la chaussée, l'équipe est affirmative : il y a des fantômes sous la roche. Peter, Raymond, Egon et Louis reprennent du service...

Il est évident à la vision de ce deuxième volet de S.O.S. Fantômes que le métrage sent bon la photocopieuse "bon marché" qui imite son modèle dans les contours, mais n’arrive cependant jamais à reproduire la réussite du premier opus. La suite est réellement un exercice difficile où l’acteur et scénariste Dan Aykroyd n’est pas forcement très doué comme en témoigne son script peu convaincant de Blues Brothers 2000. La suite de Ghostbusters coécrite par l’acteur avec Harold Ramis , se limite ainsi la plupart du temps à reprendre le déroulement narratif et les situations dramatiques du premier film. Les deux scénaristes nous mettent donc en scène pour une seconde fois, le geek possédé, les forces de l’ordre qui empêchent nos héros d’agir et la créature géante qui traverse New York à la manière d’un Godzilla dans un film de la Toho.

On comprend évidemment  la déception qui a frappé certains spectateurs de l’époque, déçus par le manque d’invention d’un script où l’on sent que les scénaristes sont tellement obsédés par le fait de réussir à recréer la formule du succès qu’ils finissent par se répéter sans jamais retrouver la saveur originale.

Pour autant, ces nouvelles aventures des Ghostbusters ne sont pas ratées. Même si la nostalgie peut jouer un rôle dans mon appréciation, car j’ai découvert le long-métrage en salles à l’âge de 11 ans. Le film est vraiment agréable à regarder grâce à l’alchimie entre tous les acteurs qui étaient plutôt copains à la ville. C’est vraiment son point fort par rapport à son troisième volet tant décrié avec son casting féminisé. Porté par un Bill Murray en pleine forme qui ne confond pas encore charisme et absence de jeu comme plus récemment chez Jim Jarmusch , le film s’appuie sur des valeurs sûres de la comédie telles que Dan Aykroyd et Harold Ramis sans oublier le génial Rick Moranis dont le potentiel comique fait toujours mouche chez moi. Enfin, nous retrouvons un nouveau venu très convaincant, l’acteur Peter MacNicol connu pour Le Dragon du lac de feu et la série Ally McBeal, qui apporte pas mal de folie à son personnage de professeur d’Arts plastiques devenu serviteur des forces du mal.

Enfin, le film s’appuie sur des effets spéciaux bien plus concluants que dans le premier volet et certaines séquences particulièrement bien réalisées sont plutôt inquiétantes comme celle de l’enlèvement du bébé de Sigourney Weaver ou lorsque nos héros partent en expédition dans le métro new-yorkais et découvrent une bien étrange rivière souterraine. Malheureusement, obnubilée par la volonté de proposer un produit familial, la Columbia aurait limité l’imagination des auteurs en restreignant l’humour potache et les séquences terrifiantes.

Quasi-remake, ce S.O.S. Fantômes 2 n’est pas le meilleur film du monde, mais grâce à son équipe d’acteurs et son visuel soigné, le film vous fera passer un bon moment. À voir ce que fera le réalisateur de Juno , le fils d’Ivan Reitman avec le prochain volet qui nous permettra de retrouver les acteurs originaux (sans Harold Ramis décédé depuis). Mais reproduire ce qui a été fait ne me semble pas forcement une bonne idée, car notre époque à changé et il est impossible de retrouver l’esprit d’œuvres comme les Goonies ou Retour vers le futur sans les dénaturer.

Mad Will