Sous la menace d'un terrible dragon, un Roi décide, pour protéger son royaume, de sacrifier au monstre de jeunes vierges . Un magicien et son disciple se portent volontaires pour tuer la bête et sauver sa prochaine victime, la propre fille du roi..

Je vais vous évoquer aujourd'hui un film d'Heroic fantasy injustement ignoré par l’histoire du cinéma, une œuvre passionnante produite par Disney et Paramount. Je parle bien sûr du Dragon du lac de feu qui nous relate l’histoire du dernier affrontement entre un magicien et le dernier des dragons. Ce long-métrage est tout simplement le meilleur film mettant en scène un dragon, qu’il n’en déplaise aux fans du Smaug de Peter Jackson.

Quand on redécouvre cette oeuvre presque 30 ans après sa sortie, on est émerveillé par les magnifiques extérieurs filmés avec un grand sens du cadre par Matthew Robbins. Il faut souligner également le remarquable travail de Derek Vanlint, son chef opérateur, sur les scènes nocturnes littéralement plongées dans les ténèbres où la seule présence humaine est signifiée par des torches. Le metteur en scène du film a travaillé pour Spielberg en tant que scénariste et réalisateur de seconde équipe, il a donc parfaitement compris la puissance suggestive du cinéma qui était à l’oeuvre dans Les Dents de la mer. Il donne littéralement vie à son dragon en nous le faisant entrapercevoir durant une heure de film avant de le dévoiler complètement dans la scène où notre héros pénètre le lac de feu. En dehors des incrustations du combat final, le film offre le plus beau et menaçant dragon du 7ème art !

Le Dragon Du Lac De Feu est très différent des autres films de fantasy à destination de la famille, qui sont souvent moralisateurs. Ce long-métrage n'est jamais manichéen et nous donne à voir un dragon qui veut avant tout survivre afin de protéger sa progéniture et le portrait pathétique d'un roi qui gouverne seulement pour les possédants. Enfin, les auteurs du film s'attaquent à la religion catholique qui manipule les masses. La conclusion du film, où l’on voit ce roi ubuesque planter son épée dans le cadavre du dragon alors que résonnent les psalmodies d’un religieux, est assez formidable. Le dragon, le dernier de son espèce, incarne un paganisme qui n'a plus sa place dans une société humaine aux mains des religions monothéistes.

Un grand film a besoin d’une belle musique. C’est Alex North, compositeur pour Huston ou Kubrick (Spartacus) qui est à la baguette. Il nous livre ici une œuvre brillante qui illustre parfaitement les temps obscurs mis en scène dans le film.

Un Disney que l’on réservera à des enfants de plus de 9-10 ans en raison de sa noirceur et certaines morts violentes. Un film qu’il était néanmoins  indispensable de réhabiliter et de faire découvrir !

Mad Will