Découvrez The Haunted World of El Superbeasto sur Outbuster : https://www.outbuster.com/entre-potes/superbeasto

Ce long métrage d'animation à destination des adultes est réservé à un public averti !

Que raconte le film ?

Il est l' adaptation d'un comic créé par Rob Zombie qui retrace les aventures d'El Superbeasto, un superhéros excentrique, accompagné de sa soeur sexy et délurée, Suzy-X. Le docteur Satan fait enlever la stripteaseuse Velvet Von Black afin de l’épouser, ce qui, d'après une prophétie, devrait le rendre super-puissant. Cependant El Superbeasto et son robot Murray, bientôt rejoint par Suzy-X, vont tenter de la sauver. Mais tout ne va pas se passer comme prévu.

Cinéaste provocateur par excellence, Rob Zombie n’a jamais cessé de vouloir déstabiliser son spectateur même quand il officiait à Hollywood sur l’une des plus mémorables franchises du cinéma d’horreur avec Halloween. Malgré le mécontentement de nombreux fans, Zombie humanise ainsi le boogeyman Michael Meyers qu’il présente comme un enfant maltraité corrompu par une société malade. Une approche sociétale en totale opposition avec le reste des films de la franchise qui donnent à voir une entité maléfique dénuée d’âme. Mais surtout Zombie aura marqué les amoureux du cinéma d'horreur avec son meilleur film à ce jour : The Devil's Rejects. Une oeuvre viscérale où il prenait pour héros une famille de tueurs dégénérés qu’il rendait beaucoup plus humains que les flics qui les poursuivaient.

Dans le cadre d'El Superbeasto, Rob Zombie utilise l'animation pour repousser les limites de la bienséance en vous offrant un long-métrage qui n'hésite pas à parodier le cinéma X américain dans son ouverture. El Superbeasto est généreux en poitrines mais aussi en scènes gores qui sont au service d'un humour irrévérencieux. Le film est un improbable mélange entre un Tex Avery gore et un épisode du comique anglais Benny Hill (auquel le réalisateur rend hommage dans le film) revu par Marc Dorcel.

El Superbeasto est avant tout une déclaration d’amour au cinéma d’exploitation d’antan. Rob Zombie aime définitivement les « mauvais genres », ces catégories cinématographiques produites hors des studios et réservées aux petits exploitants qui recherchaient des films sexy ou violents prompts à satisfaire un public en mal de sensations. Des pelloches qui sont aussi les représentantes d’une époque où le cinéma était moins standardisé et moraliste que le nôtre. El Superbeasto emprunte ainsi au long-métrage de catcheurs mexicains à la Santo, aux films de « nazisploitation » sans oublier de rendre hommage à Russ Meyer. Le film est un tel patchwork de références qu’il est impossible à la première vision de repérer toutes les allusions, même si l’on se rend vite compte que Rob Zombie aime surtout le fantastique et l'horreur. De King Kong en passant par Frankenstein, Halloween, Alien et Shinning, Zombie déclare son amour à un genre auquel il a consacré toute sa filmographie. Enfin le film est également une excellente comédie musicale où l'on retrouve des thèmes chantés vraiment fendards qui servent de présentation pour les protagonistes principaux. Une approche musicale logique de la part d’un artiste qui s’est tout d’abord fait connaître par le Metal.

Du côté du casting vocal, on retrouve l'excellent Paul Giamatti qui nous offre une prestation haute en couleur dans le rôle d’un docteur Satan. À noter que le personnage qu’il interprète est un ancien adolescent boutonneux du nom de Steve Wachowski. Le choix de ce patronyme par Rob Zombie n’est pas fortuit, car c’est le nom des réalisateurs de Matrix. El Superbeasto tacle ici le cinéma actuel qui serait devenu une machine à cash pensée seulement pour les geeks.  On retrouve également dans le rôle de Suzie X, Sheri Moon Zombie, la femme du réalisateur. Enfin, nous avons le comédien de stand-up, Tom Papa dans le rôle du superhéros catcheur.

Des acteurs prestigieux, un réalisateur à l’univers personnel, le résultat est distrayant mais aussi très chaotique. À force de multiplier les blagues, les nichons et les gerbes de sang, Zombie oublie quand même les fondements mêmes de l'écriture de scénario au cinéma. Le film en fait trop, et compte de trop nombreuses sous-intrigues qui auraient mérité d’être développées, à l’image de l'histoire de la bande de copains de Superbeasto ou l’affrontement entre les nazis et Suzi-X

Il est évident que pour l'amoureux de cinéma de genre et de contre-culture, le film est vraiment sympa à regarder. Ce long-métrage rappelle un peu ces lendemains de cuite où l'on regrette de s'être lâché avant de se rendre compte qu’au final on a quand même bien rigolé et passé une bonne soirée.

Mad Will